J'arrivais tout juste et je ne savais pas ou aller. Étant donné que je ne connaissais pas la ville et qu'il faisait plutôt beau je laissais mes pas me conduire à travers les rues. J'évitais soigneusement de passer devant l'animalerie. Cet endroit, quelque soit la ville, était toujours dangereux pour moi et m'évoquait trop de mauvais souvenirs. Au bout d'un long moment à errer dans les rues je m'arrêtais, ou plutôt me heurtais, à la grille d'un petit parc, hésitant à entrer. Il fallait que je me trouve un logement au moins pour cette nuit et si je continuais ma promenade je risquais de ne pas pouvoir dormir au chaud ce soir. Puis, haussant les épaules, je me décidais et poussais le petit portillon à l'entrée. J'évoluais entre les plantes et les arbres, les gens que je croisais avait, pour la plupart l'air de ne pas me voir mais j'eux quand même le droit à quelques regards haineux. J'essayais de me concentrer sur autre chose tant ça me m'était mal à l'aise. C'était un petit parc très joli et accueillant plein de verdure. Je déambulais à travers les fleurs, ne pensant plus à rien. Je me laissais aller à mes rêveries. Cela faisait tellement longtemps que je n'avais pas pus rêvé tranquille. J'avais été trop occupée à fuir et à me cacher. Mais malheureusement pour moi ma tranquillité fut de courte durée car, avec ma maladresse habituelle, je bousculais quelqu'un et me retrouvais projetée violemment par terre.
-Je ... je suis vraiment désolé! J'étais perdue dans mes pensées et je ne vous ai pas vu arriver.
J'avais parlé rapidement et presque machinalement tant j'étais habituée à m'excuser sans cesse. Je m'attendais presque à ce qu'on me frappe à force. De toute façon pour eux je n'était qu'un Neko, un esclave de plus ou de moins ça ne faisait pas grande différence. Toujours par terre je relevais la tête, rouge de confusion et de colère que je m’efforçais de dissimuler, pour voir qui j'avais bousculé.

A

-C'est pas grave, je ne faisais pas attention non plus. dit le garçon en face de moi.

Il enleva le bonnet qu'il avait sur la tête et je vis les oreilles de chat qui se dressaient entre ses cheveux gris. Un sourire étira ses lèvres et il me tendis la main sans doute pour que je me relève. Je saisie cette dernière et me relevais sans trop de peine. Une fois debout je remis un peu d'ordre dans mes cheveux qui me retombaient dans les yeux, comme toujours, et époussetais mes vêtements pour faire tomber les quelque gravillons qui s'y étaient logés. Une fois cette rapide inspection terminée je relevais la tête vers lui et l'étudiais attentivement. J'étais soulagée de ne pas avoir bousculé un humain, parce qu'en général tout et n'importe quel prétexte était bon pour nous envoyer à l'animalerie. Je remarquais qu'une dame accompagnée d'un enfants d'environ trois ou quatre ans nous fixait. Elle était assise sur un banc et nous lançait des regards anxieux. Je vis qu'elle sortait un téléphone portable de sa poche. Zut elle allait les appeler.

-On ne devrait pas rester là. dis je assez bas pour que l'inconnu en face de moi entende mais sans que la femme près de nous puisse percevoir mes paroles.

Si jamais je me retrouvais encore une fois à l'animalerie je ne le supporterais pas. Il m'avait déjà suffisamment faire souffrir. D'un signe de tête que j’espérais que la femme ne perçut pas je désignais un coin du parc ou des arbres se dressaient. Espérant que le neko me suivrais, je poursuivit mon chemin et une fois hors du champ de vision de la femme au téléphone je m'engageais entre les arbres. Au bout de quelques minutes je me retournais pour voir si le garçon que j'avais bousculé tout à l'heure m'avait suivie.

B

Personne. Le garçon ne m'avait pas suivi. Ba tant pis tu n'as pas besoin de compagnie Framboise. J'étais quand même un peu déçue pour je ne sais quelle raison. Je m'assis sur un banc attendant je ne sais quoi. Je me rendis compte que je j'avais vraiment espérer qu'il allait me suivre. N'importe quoi Framboise pourquoi cet inconnu t'aurait-il suivi? Non mais franchement.

-Tiens.

Deux glace se trouvaient devant moi. Hum vanille et framboise je pris celle à la framboise. Le garçon s'assis à coté de moi sur le banc, et commença à manger sa glace. Au bout d'un moment alors que j'avais à peine entamer ma glace il se tourna vers moi.

-Je m'appelle Natsuï. J'ai dix-sept ans. Je vis dans la rue la plupart du temps, et je n'ai jamais exercé le métier d'esclave. Cela fait maintenant onze ans que je traîne à la recherche d'argent et de nourriture pour survivre. Onze longues années que la fourrière veut m'attraper sans succès. dit-il en me regardant.

J'en restais bouche bée. Comment un inconnu pouvait-il me déballer sa vie comme ça? Je rougis et retournais à ma glace en essayant de comprendre ce qui l'avait poussé à me dire tout ça.

-Et toi, tu t'appelles comment, je peux savoir? demanda gentiment Nastuï.

-Je ... moi c'est Framboise. bégayais je toute rouge.

Je retournais à ma glace un rien gênée du silence qui s'installait.

C

Je finissais tranquillement ma glace au moment ou Nastuï se pencha vers moi.

-Faut pas rester là, la femme a dû nous dénoncer et la fourrière doit nous attendre d'un coté ou de l'autre. Je connais bien quelques cachettes, mais faudra pas traîner. chuchota t-il.

Je hochais la tête. Il avait raison si la fourrière n'était pas déjà là elle ne devait pas être très loin et il valait mieux pour nous que nous évitions de la croiser. Je me levais et commençais à suivre Nastuï. Il marchait plutôt vite mais j'étais habituée à courir et cela ne me gênait plus depuis longtemps. Le garçon semblait à l’affût du moindre mouvement, du moindre bruit.

-Mais quel con! dit le neko.

Il parlait de la fourrière enfin de ceux qui avaient été envoyés par elle pour nous attraper. Un filet se dressait devant nous et Nastuï s'en approcha et sembla examiner les options qui se présentaient à nous. Au bout d'un court instant il me désigna un arbre et me dit:

-Faut que tu montes la dessus et une fois que je hurle go, tu sautes par dessus le grillage et tu cours le plus rapidement possible.

Je fis ce qu'il me demandait et commençais à grimper à l'arbre qu'il m'avait désigné et lui monta à un arbre un peu éloigné. Il me fis signe de m'arrêter de grimper ce que je fis. J'attendais le signal attentive au moindre bruit.

-Go!

Dès que j'entendis le signal je bondis par dessus le grillage et partait en courant. Est ce que Nastuï avait sauté par dessus le grillage lui aussi ou était-il rester de l'autre côté? J'eu ma réponse quand je le vis courir à coté de moi. Je soupirais de soulagement. Si il y était rester je ne me le serrais pas pardonné. J'avais toujours été une solitaire alors pour une fois que je parlais à quelqu'un je n'aurais pas supporter qu'il soit emmener à la fourrière. Nous avions pris un virage et un coin apparemment très calme se profilais non loin devant nous. Le garçon qui courait un peu devant moi maintenant me fis signe de l'y suivre. Je le suivis donc et une fois sur de n'être plus poursuivie je m'arrêtais.

-Ouf. lâcha le neko, soulagé.

Je m'assis et appuyais mon dos contre un arbre. Je repris rapidement un rythme de respiration normal, j'avais l'habitude de courir pour leur échapper.

-Désolé. Si je ne t'avais pas bousculé personne n'aurait appelé la fourrière et on aurait pas eu à faire tout ça. dis je en secouant la tête et en soupirant.

J'étais vraiment pas douée. Même en me promenant simplement dans un parc j'avais réussi, non seulement à me faire poursuivre par la fourrière mais en plus à entraîner quelqu'un dans mes problèmes. De plus Nastuï devait déjà en avoir assez comme ça des problèmes, vu ce qu'il m'avait raconté tout à l'heure.

Kevin~

-Bah, ce n'est pas très grave et puis au moins, on fait du sport et puis c'était mon choix de te suivre. dit Nastuï. Bouge pas je reviens.

Il se leva et partit je ne sais où. Je restais là, adossée à mon arbre comme ... ba comme moi. Bizarrement je me sentais fatiguée. D'habitude pourtant je pouvais tenir plusieurs jour sans dormir mais aujourd'hui j'étais ... lasse. J'en avais marre. J'avais juste envie de ... d'exploser. Ces humains m'insupportaient et nous haïssaient tellement. Leur haine m’épuisait et me rendais furieuse. Comment, alors qu'ils avaient bataillé pendant des siècles pour que les hommes noirs aient les mêmes droits que les blancs, comment pouvaient-ils nous en privés nous? Le neko sauta de l'arbre auquel j'étais toujours adossé et atterrit devant moi. Il sourit et s'assis contre un arbre non loin de moi. Un mouvement non loin de nous attira mon regard et je vis que quelqu'un approchait. Une femme bien habillée se tenais à présent à quelque mètre de nous. Par réflexe je bondis sur mes pieds et me cachais derrière l'arbre espèrant qu'elle ne m'ai pas vu.

-Les problèmes continus. entend dis je dire Nastuï.

J'étais d'accord avec lui, aujourd'hui nous ne risquions pas d'être tranquilles. je n'attendis pas que la femme soit plus proche et montais dans l'arbre. Je ne montais pas très haut juste assez pour pouvoir suivre la scène et, je l’espérais, ne pas être remarquer pas la femme.

-Deux jolis hybrides. Je sens que l'on va bien s'amuser tous les trois. Mais nous allons déjà fixer des règles. dit-elle avec une voix qui ne plaisais pas du tout.

Elle ne se trouvait qu'à deux mètre du garçon qui lui faisait face et de toute évidence m'avait remarquer même du haut de mon perchoir. Elle recommença à parler mais je ne parvenais pas à entendre ce qu'elle disait mais je la vit sortir de son sac un fouet. Mes poings se crispèrent sur la branche à laquelle je m'agrippais. La rage bouillait en moi et même si j'en mourrait d'envie je ne pouvais détacher mes yeux de cet horrible instrument. Je voyais qu'elle parlai de nouveau mais ne parvenais toujours qu'à entendre quelques mots. Elle lança deux colliers à Nastuï qui en attrapa un. Aussitôt il le balança par dessus la barrière. Elle fouilla encore un peu dans son sac et sortit ... Ho mon ... je me plaquais au tronc de l'arbre ne voyant plus la scène qui se déroulais en bas mais je ne pouvais plus bouger. J'étais totalement pétrifié.

-Descends de là toi! me cria t-elle.

Non, non, non, non, NON! je ne descendrais pas de toute façon elle ne viendrais pas me cherché, enfin j'espère. Peut-être que si je en bougeais pas elle croirait qu'elle avait rêvé. Elle ne semblait pas assez bête pour croire à ça. Mais ce qui m’inquiétais aussi c'était Nastuï. Le pauvre il était coincé en bas avec cette folle et sa voix sucré. Si elle ... non ne pas y penser sinon la panique allait m'envahir et je ne serais d'aucune utilité. Si je voulais qu'on s'en sorte il fallait garder mon calme. J'expirais et inspirais profondément mais discrètement quand même. Un plan, il me fallait un plan.

D

Framboise il faut que tu trouves quelque chose. Il faut l'aider. J'entendis la voix de Nastuï et risquais un regard dans leur direction. La veste du neko était par terre et je vis son propriétaire jeter des papiers sur le sol. Il avait pas l'air content. Il croisait les bras et trembla à peine quand la femme lui décocha un coup entre les jambes. Il leva les yeux vers l'arbre et me vis moi en moins d'une seconde. Il se tourna vers la femme et je l'entendis dire

-Laissez ... monter deux ... après je suis à vous.

Je ne parvins pas a saisir plus de mots. Zut moi aussi j'aurais voulut suivre un peu. Je vis les lèvres de la femme bouger et Nastuï arracher quelque chose de son cou et le jeter au pied de la femme. Il monta dans l'arbre pour me rejoindre. Une fois à ma hauteur il me fit par de son plan.

-Une fois que tu es en bas, tu cours le plus vite possible vers la sortie, puis vers la forêt, là au moins, personne ne nous trouvera. Si tu ne me retrouves pas, ne cherche pas, je serais probablement entre quatre planches de bois.

Ma gorge se serra et je faillit répliquer que je ne partais pas sans lui mais, il était déjà redescendu. Il parla encore une fois à la femme. Je descendis de l'arbre progressivement en faisant attention à ne pas trop me faire voir. Si la femme me voyait faire elle n'aurait aucun mal à m'attraper. Quand mes pieds touchèrent le sol la première chose que je vis ce fut Le garçon bondir sur la femme et commencer à la frapper en grommelant des insultes. Je le comprenais, très bien même. Je me serrais même joint à lui si nous n'avions pas été dans un parc ou n'importe qui aurait pus passer à n'importe quel moment. Au bout d'une longue séance de coups de poings la femme resta inconsciente sur le sol et Nastui ramassa quelque chose que je ne réussi pas à identifié par terre. Il pris aussi l'arme de la femme.

Du bruit. Quelqu'un approchait. Merde il fallait pas qu'on traîne sinon ça allait pas s'arranger nos histoires. Je fit signe au neko et haussais les sourcils.

-Où on va? C'est toi qui connait des cachettes ici. dis je avec un sourire.

Je serais bien partit tout de suite mais je ne connaissais pas les lieux et ne savais même plus dans quelle partie du parc nous nous trouvions.

Johann Zarco

-C'est vrai, mais elles sont presque toutes surveillés. Mais j'ai ma petite idée derrière la tête. dit Nastui après une courte réflexion.

D'un geste il m'invita à le suivre ce que je fis sans rouspéter. Nous marchions et nous approchions d'un endroit plein de monde. Des humains, beaucoup d'humains. Trop à mon gout.

-Ne te fais pas remarquer, et normalement, tout devrait bien ce passer. dit-il doucement.

Je baissais la tête et me fis toute petite. C'est comme ça qu'on pouvait facilement passer inaperçu aux yeux des humains. De toute façon ils ne pensaient pas que l'on devait se conduire autrement. Je serrais les dents. Je les haïssais. Je savais pour en avoir fait l'expérience qu'ils n'étaient pas tous méchants avec les neko mais là plupart, même si ils disaient qu'ils trouvaient scandaleux de traiter ainsi des êtres vivants, soit n'osaient pas se distingués des autres en ne prenant pas de neko soit ne le pensaient pas vraiment. Je serrais les poings. Les pauvres en fait oui c'était eux qui me faisait pitié, d'être aussi peu ouvert d'esprit, si emprisonner dans leurs petites idées et leurs préjugés. Et ils osaient prôner l'égalité des hommes mais pas celle des neko! Pfff tout ça c'était ds belles paroles. Ils ne savent même pas ... ce que c'est d'endurer ça. D'être un esclave. Remarque moi non plus puisque je ne l'est jamais été, mais moi j'avais vu des neko mourir sous les coups que leur maîtres leur portaient. Et ça ... c'est vraiment moche.

Nous arrivâmes devant une sorte de forêt et nous y pénétrâmes. Les arbres nous cachaient aux yeux des humains, et nous nous trouvions dans une petite clairière. Le garçon que je suivais depuis un bout de temps s'arrêta et s'allongea dans l'herbe.

-Au moins, personnes ne viendra nous chercher ici. On peut faire tout ce qu'on veut ici. dit Nastui.

Je hochais la tête mais je ne suis pas sur qu'il m'ai vue. Tant pis. Je scrutais un peu les environs et me rendis compte que nous étions vraiment encerclés d'arbres. Pas un millimètre entre leur tronc. Nous étions vraiment à l'abris. Je lâchais un soupire de soulagement.

-Tu es libre depuis combien de temps? Étant donné que tu es relativement recherché, je suppose que tu es dans la rue depuis pas mal de temps. J'espère au moins que tu as trouvé un abris. J'ai trouvé une cabane dans la forêt. Ce n'est pas toujours la joie, mais j'arrive à faire ce que je veux. dit le neko.

-Moi? Je suis libre depuis toujours. Je n'ai jamais été esclave. Je ... je viens d'arriver en ville. Et non je n'ai pas trouvé d'abris. dis je avec un petit sourire.

Je m'assis par terre et mis mes mains derrière ma nuque. Je n'avais jamais été vraiment bavarde. Au contraire la vie et les humains m'avaient appris à toujours me méfier et me taire. Être discrète et ne pas parler à tort et à travers. Telles étaient les règles.