Un brusque courant d'air emplit la boutique. Le froid se faufila dans les moindres recoins, gelant jusqu'aux os les pauvres Nekos que seuls protégeaient de maigres barreaux de fer. Saphyr jeta brièvement un oeil à la personne qui venait d'entrer, puis retourna vers le fond de la cage.
Les cages de sa rangée étaient différentes des autres. Seuls trois des côtés étaient faits de barreaux, et le quatrième, en verre, donnait sur l’extérieur de la boutique. Ce qui était parfait, puisque cela donnait à Saphyr l'impression que sa cage était plus grande, et surtout, elle pouvait observer la rue.
Tous les jours, des gens passaient continuellement. Certaines personnes passaient tous les jours à la même heure. Saphyr avait fini par les reconnaître, et s'amusait à essayer de deviner quand est-ce qu'elles allaient entrer dans son champs de vision. D'autre fois, des enfants s'arrêtaient et frappaient sur le plexiglas quand les nekos n'étaient pas assez animés à leur goût.
Saphyr aimait bien regarder les Nekos qu'elle apercevait parfois dehors. Elle se demandait combien de temps ils avaient pu attendre avant que quelqu'un les adopte...
Depuis plus de six mois qu'elle était là, Saphyr s'était faite à l'idée qu'elle devrai rester ici longtemps.

La porte s'ouvrit de nouveau, le froid revint. Saphyr se déplaça de l'autre côté de la cage pour voir qui entrait. Personne, c'était juste la personne qui repartait les mains vides. Elle retourna près de la vitre, et posa ses deux mains dessus. Le verre était glacé. Saphyr approcha son visage, et sa respiration forma une tache de buée grise. Il avait neigé pendant plusieurs jours, et aujourd'hui, la ville était blanche. Les trottoirs étaient sales de neige fondue que les pas des gens avaient mélangée à de la boue, le givre et la glace obstruaient les caniveaux. Seuls les toits et les balcons des immeubles étaient restés d'un blanc étincelant dans le soleil d'hiver. Certains passants portaient des paquets multicolores, ou des sapins pour Noël.

De nouveau, la clochette de la porte tinta, le vent gela la pièce. Saphyr se leva pour aller voir, puis retourna vers la rue.

Jun était, pour la seconde fois de sa vie, devant la porte de l'animalerie. Il n'hésitait pas à entrer, mais avait tout simplement été arrêté par un appel de la part d'un employé lui disant qu'il était attendu dans peu de temps. En fait, Jun était légèrement en retard, mais ça, personne n'oserait lui dire. Il se dirigeait vers sa compagnie, comme à tous les jours et avait vu, dans la vitrine de l'animalerie, une neko qui lui était familière. Cette même neko qu'il avait abordé lors de la fête de Noël et qu'il avait décidé d'adopter, même en sachant que Miku risquait d'être jalouse. Il s'était donc tout bonnement arrêté et était maintenant devant la porte pour effectuer son achat. Il entra donc et se dirigea vers le vendeur sans hésiter.

-Je voudrais la neko avec des ailes dans la vitrine. Je me fou du prix que vous demandez, elle est à moi.

Le vendeur, devant l'air déterminé de Jun (et légèrement impatient), se dirigea avec lui vers le bureau pour lui faire signer les papiers nécessaires à l'adoption de la neko. Ils revinrent quelques minutes plus tard et le vendeur ouvrit la cage, laissant Jun seul avec la neko pour aller s'occuper d'un autre client.

-Je suis ton maitre à partir de ce jour. Je m'appelle Jun Aoki. Et tu n'as pas ton mot à dire concernant cette adoption, c'est déjà décidé. Maintenant, je suis pressé, alors merci de me suivre jusqu'à ma voiture. Je t'expliquerai tout en chemin.

Jun sorti donc dehors, sans se soucier que la neko pourrait avoir froid habillée comme elle était. De toute façon, sa Mercedes était juste devant la porte. Difficile de la manquée, elle était bleu comme ses cheveux. Jun ouvrit la porte du côté passager pour permettre à la neko de l'installer et alla s'assoir du côté conducteur en prenant le soin de mettre le chauffage.


[HRP: Je sais que c'est plutôt expéditif comme rp, mais je n'avais pas envie de trop m'attarder à l'animalerie. La suite du rp se situera dans l'agence Aoki (après que tu m'ais répondu ici]

Elle bayait en regardant dehors. Les journées étaient de plus en plus longues, et de moins en moins de gens venaient. Le vendeur parlait avec un client, mais en dehors de ça, il n'y avait pas beaucoup de bruit dans l'animalerie. Sauf un bruit de pas qui se dirigeait vers elle. Elle releva la tête.
Le vendeur était accompagné d'un jeune homme aux cheveux bleus, qu'elle avait déjà rencontré. Il lui avait parlé à la fête de Noël, mais sur le coup, elle n'avait pas fait attention à lui. Un bruit de grincement retentit. Le vendeur avait ouvert la cage, et lui avait violemment attrapé le bras pour la faire sortir, puis s'était rapidement éloigné.

- Je suis ton maitre à partir de ce jour. Je m'appelle Jun Aoki. Et tu n'as pas ton mot à dire concernant cette adoption, c'est déjà décidé. Maintenant, je suis pressé, alors merci de me suivre jusqu'à ma voiture. Je t'expliquerai tout en chemin.

Adoptée? Elle était adoptée? Non, elle ne voulait pas, pas maintenant. Alors qu'elle venait de se faire à l'idée qu'elle resterai longtemps, on venait la chercher. C'était injuste d'un certain côté. Mais elle ne protesta pas, et se contenta d'incliner la tête et de suivre Jun dehors.
Elle quitta cependant la boutique sans un regard. Elle oubliait vite les choses, et préférai se concentrer sur ce qui allait se passer à partir de maintenant.

Le froid était beaucoup plus vif dehors, et le vent lui piqua les yeux, la faisant presque pleurer. Mais elle n'y fit pas attention, et se dépêcha de rattraper Jun, qui attendait près d'une voiture brillante. Elle s'assit à l'intérieur, pensive. Les questions se bousculaient dans sa tête. Déjà, comment devait-elle appeler Jun? Pas par son prénom, ça c'est sûr. Elle était l'esclave, alors probablement Maître, ou Monsieur. Elle ne pourrait pas rester silencieuse tout le temps. Il faisait plus chaud dans la voiture, et l'endroit était plutôt agréable, mais elle avait peur de s'endormir sur le siège moelleux. Si elle s'endormait, elle serait punie, et elle ne savait pas quel genre de punition pourrait lui infliger cet homme.
Bon, elle pourrai y repenser dans quelques temps. Elle secoua la tête et elle s'appliqua à regarder le paysage par la fenêtre.