Un neko aux oreilles collées sur son crâne à la queue dissimulé entre ses jambes marchait lentement dans la rue. Il semblait en proie d’un problème compliqué et c’était bien le cas. Alors qu’il venait d’être acheté, sa maladresse l’avait fait casser le premier vase qu’il lui était passé sur la tête. Explications : Miko était entré tout heureux dans la gigantesque maison de Ciel. Il y a avait un beau tapis sur le sol et tout le tralala dont il avait entendu parler par les autres nekos renvoyés à l’animalerie. Il y avait des vases, des tableaux, et toutes autres choses rares et chères. Eh bien, pour faire court, alors que Miko marchait sur le tapis, il trébucha sans qu’il n’y ait d’objets ou d’obstacles pour le faire tomber. Il effectua un magnifique roulé-boulé jusqu’à un mur, qu’il heurta sans délicatesse, et un tableau lui tomba dessus. Heureusement le tableau n’était pas cassé, mais il eut moins de chance après : ayant le tournis à cause de sa figure involontaire, il tituba jusqu’à une armoire où il se cogna et un vase tomba. Une nouvelle fois heureusement pour lui, Rio prit sa place pour le rattraper, mais quand il le reposa, le vase se brisa en milles morceaux pour une raison inconnue...

Miko s’était mis à pleurer et Rio lui proposa de sortir pour se calmer. Mais malheureusement pour lui, le sort s’acharna de plus belle contre lui, puisqu’il perdit son chemin avant de se retrouver dans une masse de gens. Le neko essaya d’en sortir, mais il était pris dans ce flot humain. Rio lui vint en aide, beaucoup plus résistant que son alter-égo au niveau caractère. Il sortit enfin de la masse pour se rendre dans un magasin pour demander où se trouvait la maison de Sora Phantomhive. La caissière l’avait regardé bizarrement. On aurait cru qu’elle n’avait jamais vu de neko de sa vie. Ou alors qu’elle ne parlait pas la même langue que lui. Le patron était ensuite arrivé lorsque son employé était allé le chercher.

« Vous vous foutez de moi c’est ça ?!!! » Avait-il crié lorsque Rio lui avait posé la même question qu’à la caissière.

L’avantage avec Miko, c’est qu’il se serait mille fois excusé avant de partir rapidement, mais c’était Rio qui était aux commandes en ce moment, et malgré le fait que ce dernier ne fonde pas en larmes dès qu’il le pouvait, il avait un gros souci : il n’aimait pas qu’on lui parle méchamment et encore moins qu’on lui cris dessus. La suite se passa rapidement : Rio attaqua le patron et s’enfuit. L’homme s’en sortit avec cinq morsures sur les bras et des marques de griffures sur le reste du corps. Rio et Miko reçurent un coup de canif dans le flanc et plein de sang sur les doigts. Et pendant que Rio se léchait consciencieusement les doigts, une voix retentie derrière lui :

« C’est lui, là ! »

Et une autre voix disant :

« Attrapez-le !! »

Miko ne comprit rien à ce qu’il se passait, mais Rio si : l’homme qu’il avait corrigé venait d’interpeller la police. Il fallait donc s’enfuir le plus vite possible et le plus loin, ou du moins, assez pour que les policiers ne les trouvent pas et ne les emmènent pas à l’abattoir. Il réussit à se faufiler parmi la foule qui se s’écarta que lorsque les policiers arrivèrent, brandissant leurs gourdins. Mais c’était trop tard, Rio avait déjà filé dans le parc le plus proche.

Il chercha ensuite une cachette et tomba sur un étrange garçon qui tournait sur lui-même. Ce dernier s’arrêta quand il le vit, lui sourit et ouvrit sa main pour lui montrer ce qu’il avait attrapé : un vers de terre.

« Bonjour monsieur ! Vous vous baladez vous aussi ? C'est vraiment un temps parfait pour être dehors, en plus j'ai trouvé un vers de terre, Riri va être contente ! »

Rio le regarda un instant, un peu incrédule. En quoi un vers de terre pouvait rendre les gens contents ? Et puis, il ne se baladait pas, il fuyait. Et ce neko aux cheveux rouges était tellement... Innocent ? Qu’il pourrait dire aux policiers où il se trouvait. Rio regarda une nouvelle fois autour de lui. Et un miracle s’accompli : une cabane dans les arbres, là-bas. Il fallait juste grimper sur un arbre et sauter pour y arriver. Rien de plus facile. Mais il fallait emmener ce témoin.

« Excuse-moi, mais je t’embarque. »

Rio attrapa le neko aux cheveux de feu et le tira dans un des arbres. * Tu ne pourras pas sauter avec lui Rio... * Lui fit remarquer Miko. Et il avait raison. Le neko jeta un coup d’œil à son vis-à-vis. On dirait un gamin... Et une idée germa :

« Ça te dis de jouer à un jeu ? Attends que je t’explique : le premier qui arrive à la cabane en faisant le moins de bruit possible à gagner. Ça te va ? Alors go ! »

Et le neko rouge sauta jusqu’à la cabane. * Trop facile * Se complimenta lui-même Rio avant de le suivre. Une fois arrivé à la cabane, il entendit l’autre dire un truc du genre :

« J’ai gagné !!! »

Rio mit donc sa main sur sa bouche pour l’empêcher de faire plus de bruit et l’emmena à l’intérieur de la cabane. De la fenêtre, il vit les policiers passer sans les apercevoir et soupira de soulagement. Ils étaient enfin hors de danger. Il se mit alors à détailler celui qu’il venait "d’enlever". C’était un neko aux cheveux rouges assez garnis mais pas trop long, ses grands yeux verts et ses joues roses lui donnaient un côté enfantin. Mais Rio le qualifia plutôt de * Mignon, comme toi Miko *. Ce qui fit rougir intérieurement son alter égo.

Quelque fois, on pouvait se demander si le Destin ne jouait pas de ce concentré de bonne humeur qu'était Slava. Quelle était la probabilité qu'il parle à un neko en fuite et qu'il se ferait kidnapper à moitié par consentement ? Presque nul, pourtant le fait était là. Alors qu'il avait gagné le jeu, son petit ami invertébré dans sa paume, ses oreilles félines captèrent l'agitation de l’extérieur. Mais à peine s'était-il retourné que le l'inconnue l'emmena dans la cabane, couvrant sa bouche pour une raison mystérieuse d'après notre adolescent. La seule possibilité qui traversa le cerveau de notre hybride fut que l'homme aux cheveux océan jouait à cache-cache, alors il ne s'inquiéta pas. Quand les hommes aux casquettes furent partis, Slava pu se dégager de l'étreinte et se tourner vers le garçon. Son sourire bêta collait à ses lèvres, comme heureux de pouvoir participer à cet autre jeu. A cette distance, il pouvait voir tous les épis de son camarade et il commença à les compter. Toutefois deux enflements subsistaient sur sa tête et le jeune garçon aux cheveux pourpres s'en approcha, perplexe. De ses doigts d'acrobate, il se saisit d'une des pointes qui s'avéra être une oreille de chat. Il tira un peu, juste pour s'assurer qu'il ne s'agissait pas d'un postiche, puis la démonstration étant terminée, ses yeux miels étincelèrent d'une lumière d'enfant. Sa voix retentit dans le cabanon, allégée par cette joie instance qui l'embrasa :

« Ah ! Alors tu es comme moi, tu as aussi des oreilles sur la tête. Dis pourquoi tu les caches sous tes cheveux ? Après tout elles sont jolies en bleu.... »

Doucement il se releva, se tourna vers la fenêtre et s'affala à moitié sur le rebord, comme s'il voulait voir si les humains en uniforme allait revenir.Le paysage était merveilleux pour le jeune garçon, même i la neige n'était pas au rendez-vous , le matelas contoneux qui couvrait le ciel absorbait les maigres sons de la ville pour ne laisser qu'un murmure rassurant sur Terre. Slava n'avait pas pu voir l'extérieur de cette manière depuis si longtemps, en fait depuis qu'il avait été mis dans une cage. Il avait l'impression d'être dans un rêve. Il avait maintenant une maîtresse qu'il adorait, puis il pouvait maintenant jouer avec cette inconnu qui lui avait l'air sympathique. Peut-être aurait-il été moins confiant s'il avait su que la police le suivait pour une faute qu'il avait commis, mais il n'avait pas accès à cette information . Sa queue rubis ondulait au grès des feuilles de ancêtres sylvestre à la manière d'un serpent qui essayait d'envoûter a proie. Le temps s'écoula en ralenti pendant la minute qui suivit.

Soudain notre adolescent se retourna vers son compère, réalisant qu'il ne s'était pas encore présenté.Il déposa le présent pour Eriko dans sa poche, pour être sûr qu'il n'ait pas froid et il s'assit en tailleur pour être à l'aise. Il décocha un sourire radieux et il reprit la parole :

«  Au fait je suis Slava, après tout il sera plus simple de nous nommer à présent ! J'habite.... Près de la grande tour là-bas, du moins je crois... Dis moi, les messieurs qui te suivaient, tu jouais à chat avec eux non ? En tout cas ils sont partis maintenant, donc tu es en train de gagner. Je peux participer aussi ? »

Il montrait du doigt la zone industrielle de la ville, soulignant on ignorance totale de la région. En même temps il n'était libre que depuis peu, alors on pouvait lui pardonner sa méconnaissance. Maintenant il regardait son camarade droit dans ses yeux océans, désirant peut-être plonger dans cette mer si profonde. D'une manière, il se demandait si le neko au cheveux saphir aller l'accepter dans son jeu. Il ne se rendait pas compte que son activité était loin d'être amusante et qu'il faisait simplement tout pour éviter la fourrière, mais cela ne rendait pas l'aventure moins intéressante. Slava était attiré par le danger inconsciemment, il dansait toujours avec lui, esquivant les blessures et les erreurs irréparables avec sa chance d'idiot. Toutefois il ne pensait jamais en ce genre de choses. Il voyait toujours le bon côté de ces situations embarrassantes. Son cœur battait toujours à vive allure quand il conversait avec les gens qu'ils ne connaissaient pas, peut-être parce que ses neurones voyaient toutes les possibilités qu'offraient ses rencontres hasardeuses. Mais il ne s'était jamais attaché à ses connaissances éphémères, simplement parce qui ne les reverrait probablement jamais. Mais ce n'était pas pour autant qu'il les méprisait , loin de là. Il les chérissait autant que ces chatons qui jouaient avec les passants. Ses yeux pourpres émanaient de cet compassion si particulière, criant à tue tête «  Merci d'être avec moi en cet instant » …

[ désolée pour le retard >.<]

Rio ne se concentra pas longtemps sur le jeune rouquin qu’il avait embarqué de force. Il avait vite oublié le canif toujours planté dans son flan, le faisant extrêmement souffrir à chaque fois qu’il faisait un mouvement trop brusque. Il cacha cependant le couteau avec son manteau, ne voulant en aucun cas mettre sa victime sur la piste de son "problème"... En parlant de son captif, celui-ci s’approcha de lui, regardant avec intention ses cheveux. Rio arqua un sourcil, ne comprenant pas ce qu’il regardait. Soudain, les doigts fins de son vis-à-vis attrapèrent ses oreilles. Le jeune chat sursauta d’abord et feula lorsqu’il tira les oreilles. Il était quasiment sur le point d’enfoncer ses crocs bien taillés dans la chair douce et tendre de son bras, lorsque le chat roux s’exclama :

« Ah ! Alors tu es comme moi, tu as aussi des oreilles sur la tête. Dis pourquoi tu les caches sous tes cheveux ? Après tout elles sont jolies en bleu.... »

Rio écarquilla les yeux, vraiment ce petit roux était plein de surprise. Il sourit, drôlement amusé par ce petit chaton.

« Ce n’est pas moi qui les cache, c’est Miko qui fait ça. »

Son sourire énigmatique flotta sur son visage, après tout, dit comme ça, cela n’avait aucun sens, puisqu’il n’était pas Miko, pourquoi faisait-il ça ? Mystère, mystère... Le roux alla s’affaler sur le rebord de la fenêtre. Rio le suivit du regard, le chat en face de lui était un étrange mélange de Miko et lui, la gentillesse et le côté niais de la part de Miko et l’énergie et la franchise de lui. Ce chat lui plaisait bien. D’un coup, le chat aux cheveux roux se retourna et s’assit en tailleur devant Rio.

« Au fait je suis Slava, après tout il sera plus simple de nous nommer à présent ! J'habite.... Près de la grande tour là-bas, du moins je crois... Dis-moi, les messieurs qui te suivaient, tu jouais à chat avec eux non ? En tout cas ils sont partis maintenant, donc tu es en train de gagner. Je peux participer aussi ? »

Rio le regarda, de plus en plus incrédule en fonction que les minutes, voir les secondes passaient. Ce "Slava" gobait vraiment tout et n’importe quoi. C’en était à la fois amusant et d’une incrédulité assez incroyable...

« Je suis Rio. Et moi, ma maison c’est de l’autre côté. »

Il lui montra le côté où se trouvait le manoir de Sora, comme il se plaisait à l’appeler.

« Et... Oui, en effet, je jouais à chat, je suis d’ailleurs le meilleur dans ma catégorie ! »
* Menteur, je suis meilleur que toi !! * Protesta Miko dans sa tête.
« Avec Miko, évidemment. » Se rattrapa-t-il de justesse. « Par contre... Je ne sais pas si tu es à la hauteur... Tu as déjà joué contre eux ? »

Il disait ça avec une telle normalité, qu’on ne pouvait pas penser que ces hommes étaient de la fourrière. En tous cas, pour un petit chaton qui ne connaissait rien comme Slava. Cependant, ce qui le gêna le plus, ce fut l’odeur de son sang qui envahissait peu à peu la cabane et dont ses vêtements se gorgeaient lentement mais surement...