Cours Forest!

Une fois de plus le Soleil de levait sur la ville, même si l'on ne pouvait pas l'apercevoir derrière ces obscurs nuages et cette masse informe de béton que certains appellent "maison". L'air y est étouffant, à mon goût en tous cas, les cris de chaque personne vous assourdissent, le paysage est des plus déplorables et incite à la mort dés le premier regard. Y rester m'était insupportable.
Je m'autorisai alors à partir pour une journée au moins de cet endroit qui de toute évidence voulait me voir aussi maussade qu'une pierre tombale... et disparu vers la forêt.

L'endroit me paraissait peu chaleureux aux premiers abords, mais le calme qui y régnait et cet air pur qui emplissait mes poumons m'informaient qu'une grande bienfaisance veillait sur le bois. Je m'y enfonçais de plus en plus, confiant, et bientôt le chemin sous mes pieds disparu, je laissais derrière moi les sentiers inscrits par l'Homme, comme si mon but était d'échapper à la civilisation,fugitif... et en effet, c'était là mon unique but: fuir.
Spontanément, je réalisai que plus aucun bruit ne se faisait entendre, je m'arrêtai alors puis me retournai: étais-je seul? Je fis un tour complet sur moi-même pour inspecter les alentours et il me semblait bien être seul. Je ne saurais dire si ce qui va suivre est une impulsion nerveuse ou mon instinct de Neko qui se rebelle contre mon comportement humanoïde, mais ma conscience me dictait: cours. Courir pour quoi? Courir pour qui? Courir vers où? Je l'ignorais, je devais juste courir.
Ainsi je déposais mes mains sur le sol, laissais apparaître mes oreilles auparavant cachées sous une masse de cheveux, et me mis à courir. Je sentais les herbes folles me fouetter le visage, des oiseaux s'envolaient sur mon chemin, les odeurs s'engouffraient par dizaines dans mes narines et le soleil pointait enfin par dessus les feuillages.
Je sentais une puissance incontrôlable s'éveiller en moi, comme si un lion rugissait de toute sa voix dans mon corps, comme soufflé par un vent démentiel, j'étais comme une bête sauvage que rien ne pourrait arrêter, rien sauf...un arbre. En effet le rêve de pouvoir fût bien court et stoppé de la manière la plus ridicule qui soit; en se cognant à un arbre.
Je me relevai, nettoyai d'un revers de main mes vêtements et repris mes esprits:
-On arrête cinq minutes les co*****es...

Mission ninja.

Elle était caché dans les buisson, assez profondément dans la forêt il faut dire. Pas près de la ville, en tout cas. Pas une seconde elle a pensé s'y aventurer, même pour chercher à manger, se nourrir. La forêt c'était bien mieux, pis chasser de toute manière, ça passait le temps. Y'a pas beaucoup de trucs à faire en forêt, surtout si t'es seule. Seul, c'bien plus difficile pour t'occuper. Tu peux pas discuter. Tu peux faire ami-ami avec un oiseau ou un écureuil, à la place de le bouffer, mais il va pas te répondre très régulièrement disons, si on oublie les cuicui qui ne veulent absolument rien dire pour Myunn. C'est pas un oiseau, mais une neko. Soudainement, des bruits de pas attirèrent son attention.

D'habitude, il n'y avait personne dans cette zone de la forêt.
Les humains étaient pas encore assez fous pour aller jusqu'à là tout seul.
Tout seul, parce que c'était un seul bruit de pas qu'elle entendait.

Soudainement prudente, elle s'immobilisa dans le buisson, puis se baissa le plus qu'elle pouvait. Elle ne voulait pas se faire voir. On sait jamais, ça pouvait être un humain ou un gars d'la fourrière. Peut-être qu'il l'espionnait depuis sa présence aux abords de la ville et qu'il la traquait, et qu'il voulait la mettre en cage, et que la cloche annonçant la fin de sa liberté allait sonner ?

Mission ninja ? Fail.

Rapidement, elle vit passer quelqu'un devant elle. Ce quelqu'un, la silhouette, elle courait. Myunn regarda derrière, d'où il venait. Il y avait rien, pourtant. Sûrement qu'il courait juste pour courir... Ouais. Discrètement, elle sorti des buissons, parce que c'était pas tellement pratique pour se déplacer, 'faut dire. Elle voulait pas se ramasser avec des branches dans les cheveux non plus. La neko les longea donc, poursuivant rapidement l'inconnu. La curiosité encore une fois, mais ça pouvait être dangereux.

Elle le suivit pendant plusieurs minutes, et faillit éclater de rire lorsqu'il se prit l'arbre dans la gueule. Mais chut, fallait pas qu'elle trahisse sa présence, quand même. Au moins, le point positif, c'était que Myunn venait d’apercevoir des oreilles. Pas des oreilles d'humains ! Donc, c'était un neko, tout comme elle. En fuite, peut-être ? Il avait l'air légèrement sonnée, mais il avait l'air de bien aller quand même.

« On arrête cinq minutes les co*****es... »

La neko sorti de son poste d'espionnage, s'approchant tranquillement de lui. Comme si elle venait de sortir de nulle part. Elle posa la main sur son épaule, sans gêne, même si elle ne le connaissait pas.

« Hé, ça va ? » demande Myunn, le sourire aux lèvres. Compassion ? Pas vraiment, mais elle avait trouvé le "fonçage dans l'arbre" drôle. Elle pouvait rire, maintenant.

Quelque chose me toucha l'épaule.
Ah! Non, non, ne sursaute pas, ne fais pas ressortir ta crainte, ne montre pas ta faiblesse...
J'avais sursauté intérieurement malgré tout.

"Hé, ça va ?" qu'elle m'avait dit, cette main... enfin la personne au bout de la main. Risque toi à te prendre un platane en pleine tête, tu verras par toi-même. Nan, cette agressivité n'était pas dans mon ton habituel. Je crois qu'elle souriait. Qu'est-ce que ce sourire signifiait?... Elle se moquait de moi? Je pense, oui: elle avait rit. Pas méchamment il me semble, mais rit tout de même.

Après des épisodes traumatisants de mon enfance au service d'un porc cruel et menteur, j'avais appris à me méfier des sourires et des faces de toutes personnes. Ils étaient souvent faits pour vous manipuler et faussés. Je me souviens de ce jour où je venais de nettoyer le hall principal, recouvert de marbre du sol au plafond, les escaliers et les statues aussi.
Quand le maître arriva, il me sourit et me lança sur un air étonné ''Est-ce bien toi qui as fait ça? Est-ce bien toi qui as aussi bien nettoyé cette pièce?''. J'avais acquiescé et il m'avait immédiatement attrapé par le bras, toujours avec ce sourire de sadique accroché à ses lèvres. Puis il m'avait enfermé dans un placard sombre, pendant trois jours. Sans eau ni nourriture, dans le noir. Je n'avais pas crié ni pleuré et étais pourtant bien jeune. Je savais quelle était ma faute, pas assez propre pour lui, et n'avais pas à m'opposer à sa décision de me punir.

Que me voulait cette fille? M'enfermer, elle aussi?Je remarquai des oreilles recouvertes de fourrure sur le haut de son crâne, commençai à baisser ma garde et me résolut à lui répondre, ma parole devait se faire attendre depuis le temps que je réfléchissais:
-Ouais, ça va, dis-je sur un ton déterminé. J'étais presque fier d'avoir aussi bien parlé. Comme un gosse je suppose.

Et puis je sentis un grand vide se former dans ma tête, je fermai à moitié mes yeux et m'effondrai sur le sol. Puis, honteux, me relevai presque instantanément, faisant mine que tout allait bien.
Tu n'as pas mal au crâne, tu vas bien. C'est ça, fais encore le guignol et retombe par terre, tu gères si bien ton point de gravité, pauvre idiot.
Je ris en feignant un air détendu, mais je crois que ça n'a pas pris.
Trouve quelque chose à dire pour cacher ta stupidité...
-Que, comment, toi? Bonjour? Qui es-tu?
T'aurais dû la fermer, Haiko, t'aurais dû...

Le garçon qui se tenait devant Myunn, ou le neko plutôt, semblait légèrement surpris de sa présence. Mais pas seulement surpris. La neko réussie à déceler un peu d’effrayamment dans ses yeux. Elle faisait peur ? Peut-être que le neko l'avait entendu, et que comme elle, il était en fuite. Peut-être que puisqu'il l'a entendu, il se faisait des idées, comme elle pouvait s'en faire. Peut-être que puisqu'il se faisait des idées, il croyait qu'elle était en réalité un mec de la fourrière. Et puis il avait eu peur, et il avait fini par foncer dans l'arbre... Tout ça, c'était peut-être possible. Le garçon se retourna vers Myunn et semblait se demander pourquoi elle souriait d'un air moqueur. Elle arrêta, voulant pas ce que dernier le prenne mal. Ça serait dommage, un peu de compagnie (du moins elle espérait) et déjà un semblant de dispute ou de boudage, hein? Mais heureusement, quelques secondes plus tard, il semblait se détendre et baisser la garde. Sûrement qu'il avait compris qu'elle était comme lui, qu'elle n'était pas dangereuse.

« Ouais, ça va. »

Clama-t-il, haut et fort. Sans oublier le ton déterminé, hein. Exactement comme un gosse le ferait ! C'était un gamin, cet inconnu ? Ça lui plaisait bien, en quelque sorte. Elle n'aimait pas tellement les âmes sérieuses, Myunn, qui ne pensaient jamais à rire et ne travaillaient que pour l'argent. Et qui étaient toujours stressés... Exactement la définition des humains, selon elle. Mais soudainement, un « boum » la fit sortir de ses pensées. Son regard tomba au sol. Il était tombé. Les yeux fermés. Non mais, pire qu'un enfant ! Inquiète, parce que c'était un neko tout comme elle, rebelle il avait l'air, ou en tout cas en fuite, donc un ami, elle se pencha sur lui. Le recevant presque dans sa tête quand il se releva si soudainement.

« Que, comment, toi? Bonjour? Qui es-tu? »

Elle attrape ses épaules, le forçant à s'asseoir, l'adossant contre l'arbre. Non, il n'allait pas bien.

« Hé, non, toi tu bouges pas! »

Elle s’accroupit face à lui, le regardant, yeux dans les yeux. Comme si elle essayait de percer le mystère du « pourquoi il a foncé dans l'arbre » dans son regard. Mais ça n'allait pas fonctionner évidemment. Puis soudainement, elle éclata de rire, se remémorant la scène dans sa tête. Se calmant après quelques minutes, elle essuyant les deux ou trois larmes qui naissaient aux coins de ses yeux, tellement qu'elle se contenait. Mais Myunn avait cédé à la tentation. Puis, elle se concentra de nouveau sur l'inconnu se trouvant à moins d'un mètre d'elle, relevant ses yeux vers les siens.

« Donc. Que ? Ben, je sais pas. Comment ? En mode ninja en me cachant à côté des buissons. Bonjour ? Coucou ! Qui est-tu? Myunn. Neko, comme t'as sûrement remarqué. »

Elle s'approcha un peu de lui, posant sa main sur son front, vérifiant si il était chaud ou non. Peut-être il était malade?

Vraiment? Cette fille m'avait attrapé les épaules et m'a forcé à m'asseoir. Qui était-elle pour dicter mes faits et gestes? Je remarquais que, malgré le fait qu'elle m'ait assis de force, elle avait agit avec attention, presque douceur, contrairement à ce qu'aurait pu faire mon ancien tortionnaire. Je sentis une pointe d'inquiétude dans son regard, légère, mais présente tout de même. Peut-être se préoccupait-elle véritablement de moi et de mon sort.

J'avais plié une jambe sur laquelle je prévoyais de m'appuyer pour me relever, mais elle m'interrompit d'un ''Hé, non, toi tu bouges pas!''. Là dessus j'acceptai de l'écouter, mais cinq minutes. Je ne sais pas pourquoi mais c'était une sorte de défi, ''réussir à tenir une conversation de plus de trois mots''. Mais quand on y pense, le défi était déjà acquis. Bon, cinq minutes... Dix, parce qu'elle n'a pas l'air de mordre.

La neko s'était à moitié assise en face de moi, assise de manière étrange, je n'avais jamais vu personne d'autre se mettre dans une telle posture, à la ville. Puis elle plongea ses yeux dans les miens, comme si elle me sondait du regard. Elle semblait intriguée et baissa finalement le regard. Puis elle s'emporta dans un fou rire. J'avais quelque chose sur le front? Il m'a semblé la voir effacer des larmes à peines naissantes, pourquoi pleurait-elle? C'est ma tête qui l'a fait pleurer? Je n'en saurai pas plus.

Elle releva sa tête, à nouveau son regard se posa dans le mien, puis elle prit comme un air sérieux, mais d'un autre côté il ne l'était pas, sérieux, son air. On aurait cru qu'elle allait encore éclater de rire, ou en sanglots:
''Donc. Que ? Ben, je sais pas. Comment ? En mode ninja en me cachant à côté des buissons. Bonjour ? Coucou ! Qui es-tu? Myunn. Neko, comme t'as sûrement remarqué.''

Comme si Myunn n'était pas suffisamment proche de moi, elle s'approcha davantage. Elle posa la paume de sa main sur mon front. L'autre domestique du maître faisait ce geste elle aussi quand j'étais fatigué et que je lui parlais en marmonnant. Cela me semblait être rassurant. Je continuais à prendre confiance en cette fille, même s'il est vital dans un tel monde de toujours rester à l’affût du moindre danger.

De près, je voyais chaque détail de son visage, fin, harmonieux même, il était un peu sale, elle aussi devait vivre dehors, en fuite. Ses yeux étaient éclairés d'une vive lueur jaune orangée, vivacité et force d'esprit... ou de caractère, va savoir. Je devais me taper un air hébété, mais j'étais aspiré par son regard, nah, pas par sa beauté, mais parce qu'il était hors du commun, bien qu'il fut beau, tout de même, mais son originalité me frappa d'abord, bref.

Je ne savais pas si les cinq, enfin dix minutes étaient passées, mais je me levai, en enlevant mon long manteau noir. Je recouvrai les épaules de Myunn avec celui-ci et commençai à m'éloigner en lui lançant quelque chose comme
-Tu es bien trop dévêtue pour ne pas crever de froid la nuit, alors garde le, il est à toi maintenant.

Elle enleva sa main de son front. Donc, il ne devait pas faire de fièvre, être malade ou un truc comme ça. Myunn déduit donc que c'était simplement l'accident qui l'avait un peu assommé, mais en même temps, on ne déduit pas si quelqu'un est malade ou pas simplement en posant sa main sur son front. Chose faite, elle se recula, n'aimant pas être trop prêt des gens comme ça, physiquement, surtout sans les connaître. Et étonnamment, il ne bougea pas. Il resta là, gentiment. Quand elle lui dit de ne pas bouger, un peu moins gentiment, il se rassied sur le sol, face à elle.

Et le temps s'écoulait, sans qu'aucune autre parole ne soit échangée entre eux. Le garçon la fixait, comme absorbée par quelque chose qu'elle ne savait pas, il l'observait, les yeux dans les siens. Ses yeux, qui l'aspirait comme ça ? Ils avaient quoi de spécial, sauf la couleur qui tournait vers le jaune? Myunn se questionna quelques minutes, mais rien ne lui vient. On ne lui a jamais fait de compliments ou autres à propos de ça, alors, elle savait encore moins... Le temps passait, aussi lentement que le sable s'écoule dans un sablier qu'on retourne.

Puis, peut-être deux, quatre, cinq, sept ou dix mintues plus tard, il se leva enfin, et brisa le silence. Soudainement, elle senti quelque chose de chaud sur ses épaules, quelque chose la réchauffa, quelque chose que le garçon lui avait mise sur les épaules. Tournant la tête pour voir c'était quoi, elle s'aperçut que c'était son long manteau noir qu'il avait quelques secondes sur lui et s'aperçut en même temps qu'il s'éloignait en lui lançant :

« Tu es bien trop dévêtue pour ne pas crever de froid la nuit, alors garde le, il est à toi maintenant. »

Il partait, vraiment ? Comme ça ? Nan. Myunn fronça les sourcils, se redressant en sautant d'un bond sur ses deux pieds, allant se planter devant lui pour lui barrer la route.

« Trop dévêtue ? Si ça te plait pas, regarde donc ailleurs, et j'ai pas froid la nuit, mais merci de l'attention. »

dit-elle, retirant le manteau simplement posé sur ses épaules et le dépose sur l'épaule du garçon, croisant les bras en le regardant avec un air de défi dans les yeux, son inquiétude complètement envolée.

J'avais à peine fait trois pas que j'entendis Myunn se lever d'un bond et la vis se précipiter devant moi en me lançant ''Trop dévêtue ? Si ça te plait pas, regarde donc ailleurs, et j'ai pas froid la nuit, mais merci de l'attention.''.

Elle retira mon manteau de son épaule (Quoi, il pue mon manteau?) et le déposa sur la mienne. Puis elle croisa les bras, en me défiant du regard. Elle semblait sûre d'elle, et son air inquiet avait quitté son visage. Qu'allait-elle faire à présent? Attendre patiemment que j'aille me rasseoir près de cet arbre? Et qu'allais-je faire, ne voulant pas y retourner?

Je ne voulais pas la gifler, ce n'était pas dans mes intentions et même si je voulais je ne l'aurais pas fait, on ne frappe pas les demoiselles. Mais j'aimerais tout de même rentrer chez moi, enfin dans cette galerie souterraine qui me sert de toit. Oserait-elle me frapper si je franchissais cette barrière spirituelle qu'elle avait créé? Tant de questions fusaient dans ma tête depuis moins de vingt secondes . Brah, comment avait-elle fait pour me faire tellement réfléchir en s'étant juste postée devant moi? En plus, c'est une fille.

Peut-être attendait-elle des remerciements pour s'être occupée de moi. Il est vrai que je n'avais pas été très poli, je le remerciais donc, ''c'est gentil de t'être préoccupée de moi, vraiment, merci, je vais bien maintenant et j'aimerais rentrer... chez moi.''. Mais elle n'avait pas eu l'air de vouloir bouger. Il manquait peut-être quelque chose dans ma phrase, je rajoutai donc ''s'il te plaît''.

{H-RP: Excuse moi, c'est un peu court comme réponse mais je ne voulais pâs empiéter sur ton point de vue}

Myunn s'était plantée devant lui, mais pourquoi? Il n'avait pas l'air malade, il avait juste l'air... assommé par l'impact. Il allait s'en remettre, il avait l'air d'un grand garçon.

« C'est gentil de t'être préoccupée de moi, vraiment, merci, je vais bien maintenant et j'aimerais rentrer... chez moi. »

Quelque secondes plus tard, elle l'entendit ajouter un « S'il te plait. » À ces mots, elle sortit de ses pensées. Il aimait rentrer chez lui ? Il avait un chez lui ? Les pensées se bousculaient dans sa tête. Il n'était donc pas un neko en fuite, juste un neko normal bien dressé qui allait chercher je ne sais quoi dans la forêt à la demande de son maître ? Peut-être il espérait fuir mais en la voyant, il avait changer d'avis ? Peut-être même qu'il était un espion employé par la fourrière pour localiser les nekos rebelles pour que la fourrière les capturent ensuite...

Elle était déçue.

« Ouais. Fais donc comme tu veux.. »

Lâcha-t-elle, se déplaçant sur le côté pour lui laisser le passage libre. Elle baissa son regard, mais garda les bras croisés sous sa poitrine. Avec son pied, Myunn s'occupait à jouer avec les brindilles, les tassant, creusant un trou. C'est vrai que le soir il faisait un peu frais et avait de la misère à garder sa chaleur corporelle, mais c'était faux qu'elle allait accepter quelque chose de la part d'un inconnu.

« Rendre donc chez toi. »

Ajouta la jeune fille d'un ton sarcastique. Elle était pas très contente, elle qui pensait avoir de la compagnie. Sur ces mots, elle décroisa les bras pour faire demi-tour elle aussi, allant rejoindre l'arbre où il était adossé quelques instants plus tôt.

(H-RP : Pas grave, et pis moi aussi c'est court xD)

Après avoir mis une pointe de politesse dans ma phrase, je la vis soudainement s'éveiller et me fixer d'un air interrogateur, peut-être même méfiant. Puis sur un ton de déception profonde elle me lança ''Ouais. Fais donc comme tu veux..'' en se mettant sur le côté de l'allée.

Je restai devant elle alors qu'elle semblait s'amuser avec des brindilles en les écrasant de son pied. Je vis sur ses épaules et ses jambes que la chair de poule apparaissait, il était évident qu'elle avait froid. Alors pourquoi ne l'avouait-elle pas?

Toujours sur un ton de déception mais avec de la colère en plus, elle ajouta ''Rentre donc chez toi.''. Elle avait appuyé ses derniers mots, ''chez toi''. Cela signifiait quelque chose, mais je n'arrivais pas à discerner quoi. Je crois qu'elle ne voulait vraiment pas que je parte. Je commençai à comprendre son message lorsqu'elle se retourna vers moi pour finalement retourner près de l'arbre contre lequel j'étais adossé quelques minutes plus tôt. Et dans un soupir las, je rejoignis l'endroit à mon tour.

Je crois que j'ai vraiment un problème avec les gens pour les éviter comme ça. Humains ou nekos, même si habituellement l'un m'est plus familier que l'autre, je n'arrive à tenir compagnie à ni l'un ni l'autre. Je pense qu'elle boude. Boudage. Je m'assis dans la même position étrange que la sienne quelques instants plus tôt, par souci d'adaptation je suppose et mis ma main sur son front, même si elle n'avait ni l'air fatiguée et même si elle ne m'avait pas parlé en marmonnant... enfin presque. Je ne savais pas ce que l'on était sensés dire ou découvrir en faisant ce geste. Mais bon Myunn l'avait fait alors je supposais qu'il fallait que je le fasse, simple politesse, il me semble.

Puis une étincelle de bon-sens me traversa l'esprit. D'après ce que j'avais pu observer durant mon service auprès du bourreau, il était coutume, lorsque quelqu'un se présentait, de se présenter à son tour. Je lui attrapai donc la main et la secouais en disant ''Haiko''. Puis je lui lâchai la main après avoir remarqué son regard étonné. Cependant je continuai les formules de politesse en lui proposant d'aller boire un verre. Même s'il m'avait semblé que ce n'était pas la meilleure chose à proposer dans l'immédiat... Mais alors que dire?

J'en ai marre d'être attiré par le sol constamment. La position qu'avait prise Myunn et que j'avais imitée ne me convenait pas; je ne sentais plus mes jambes et m’efforçai de m'affaler en arrière pour ne pas lui tomber dans les bras. Je me mis finalement en tailleur, c'était plus simple. Je m'époussetai, et relevai la tête vers Myunn.

Myunn était retournée à cet arbre, l'arbre dans lequel l'inconnu avait foncé dedans une quinzaine de minutes plus tôt à peine. Oui, ça faisait pas longtemps et elle voulait déjà de sa compagnie. Mais qui supporte la solitude en même temps ? Certains l'aiment, mais la supporter, ça, personne... Les humains ont été fait pour vivre en communauté, pas en solitaire comme certains animaux. Sauf que les nekos, ils sont pas très humains en même temps.. N'empêche que Myunn ne supportait pas la solitude.

Elle plia les jambes, ramenant ses genoux vers sa poitrine pour entourer ses jambes de ses bras, posant son menton contre ses genoux. Peut-être c'était pour se réchauffer, mais c'était aussi la position qu'elle adoptait le plus souvent quand elle n'était pas contente ou boudait. En ce moment, qui pouvait dire si c'était parce qu'elle boudait ou parce qu'il commençait à faire frais ? Personne, pas même elle. La jeune fille observait le dos de l'inconnu. Elle s'était tassée, fait demi-tour et pourtant il ne partait pas, ne s'éloignait pas, ne bougeait même pas. Retourner chez lui, c'était ça qu'il voulait, non ? Pourquoi il le faisait pas, alors? Myunn l'entendit soupirer, puis faire demi-tour, marchant dans sa direction.

Il soupirait comme si il n'avait pas envie de lui tenir compagnie. Elle mordait pas, hein, il n'était pas obligé. Elle fronça les sourcils quand, dans ses gestes, elle reconnu les siens, effectués plus tôt. Il avait adopté la même position, accroupi en face d'elle. Et elle sentit la chaleur de sa main contre son front. Pourquoi il faisait ça ? C'était lui qui semblait malade, pas elle. Ses joues changèrent de couleur pour devenir rouge, par gêne. La proximité, sûrement ? Elle n'était pas du tout habitué. Même si elle était aussi près de lui tantôt, elle avait vite reculé une fois sa paume éloignée de son front.

Soudainement, il attrapa sa main, en disant un mot. Haiko. C'était son nom, ça, Haiko? Elle le regardait, étonnée. Il jouait à quoi là, en plus à lui proposer un verre ? Il voulait partir, pas lui tenir compagnie. Myunn lâcha sa main, soupirant légèrement, enfonçant ses ongles dans sa propre peau un court instant. Non, elle ne rêvait pas. Il lui proposait VRAIMENT d'aller boire un verre. Et quelques secondes après, un truc interrompit ses réflexion. Encore une fois, il tomba par en arrière. Il était doué pour les chutes, lui. Une fois dans une position stable, elle fronça les sourcils, observant ses gestes.

« Haiko, parce que je suppose que c'est ton nom, j'ai pas envie d'aller boire un verre. »

lâcha-t-elle à voix basse. Aller en ville? Jamais. Même si on lui proposerait dix millions de dollars (ou d'euro, pour toi... xD), jamais elle n'accepterait d'entrer à nouveau dans une ville. Dans sa tête, c'était clair... Elle préférait de loin se faire une vie, quelque part dans un coin tranquille, loin d'une ville, dans un endroit où personne risquerait de la trouver. Quitte même à être seule, elle finirait forcement à se faire à la solitude, Myunn risquerait sûrement par devenir folle et se parler, mais c'était toujours moins grave que obéir une fois de plus à un humain. Ce n'était pas vrai que la race des nekos était condamnée à agir en esclave pour l'éternité...

Elle déplia les jambes, mais ne pu pas les déplier complètement à cause de la proximité du garçon. Elle s'assied donc en tailleur elle aussi, même si c'était pas la position la plus... adaptée pour quelqu'un habillée d'une robe, et pas d'une robe qui cachait tout. Mais pas grave. Haiko, même si elle ne le connaissait pas, n'avait pas l'air d'un gros pervers qui sautait surtout ce qui bouge. Et au pire, il n'avait qu'à regarder ailleurs. C'était moins pire que se mettre en maillot à la plage, non ? Là t'es presque nu, pas quand t'es en robe.

« Jamais j'irais en ville. Si tu tiens vraiment à me tenir compagnie, tu restes ici, avec moi. Sinon... Laisse tomber. »

Indirectement, elle lui offrait le choix de partir. Elle soupira faiblement, adossant de nouveau son dos contre l'arbre. C'était pas super confortable, un arbre, d'ailleurs, à attendre une quelconque réponse en silence, son regard regardant autour de lui.

Dès que mon regard se posa sur elle, je la vis froncer ses sourcils, puis elle dit, presque dans un murmure ''Haiko, parce que je suppose que c'est ton nom, j'ai pas envie d'aller boire un verre.''. Je ne lui en voulu pas d'avoir refusé ma proposition, je n'avais pas non plus trop envie pour tout dire. Simple formule de politesse et courbettes apprises par un homme qui était loin d'être un savant. Pourquoi l'imitais-je alors? Pour avoir une conduite à peu près normale, même si je crois que mon ''adaptation'' la rendait encore plus étrange...

Myunn déplia à moitié ses jambes, sans doute étais-je trop près pour la laisser faire correctement ses mouvements, et se mis finalement en tailleur. Il y avait comme une symétrie qui s'était crée entre nous deux. De côté, la scène devait être amusante; deux nekos, l'un en face de l'autre, chacun assis en tailleur, les yeux plongés dans ceux de l'autre, chacun en train de marmonner des pensées je suppose plus farfelues les unes que les autres, ne sachant pas ce que peut bien vouloir faire l'autre. Pour ma part, je n'avais plus envie de rien. J'étais venu pour fuir la civilisation et la vermine humaine, c'était chose faite. Alors pourquoi vouloir retourner dans des souterrains remplis de SDF plus tarés les uns que les autres et qui ouvrent de grands yeux lorsqu'ils me voient avec mes habits non froissés et presque propres? À part pour dormir, pour rien. Mais ce n'était pas le moment de se reposer, alors restons ici, en la compagnie de Myunn. Qui comme moi devait manquer de personnes de qualité.

Alors que j'étais perdu dans mes pensées, mon regard se posa sur ses jambes, croisées comme on croise les bras, en tailleur comme moi en fait. Je n'avais pas remarqué depuis qu'elle s'était mise dans cette position à quel point sa robe était... courte. Je détournai immédiatement mon regard vers autre chose, ses oreilles par exemple. Pourquoi ses oreilles, qu'est-ce que j'en sais? Peut-être parce qu'elles étaient rassurantes. Elles me prouvaient que je n'avais pas à avoir peur de Myunn. Entre nekos il me semble qu'on s'entend bien. Enfin d'après l'expérience de vingt minutes que je viens d'avoir. Je crois qu'on s'entend bien, avec Myunn.

''Jamais j'irais en ville. Si tu tiens vraiment à me tenir compagnie, tu restes ici, avec moi. Sinon... Laisse tomber.''

Voilà ce qu'elle m'a dit dans un léger soupir et en s'adossant au tronc de l'arbre.

''Je reste alors.''

Hein? Nan ce n'est pas le fait que j'ai choisis de rester qui m'étonne. C'est le fait que je l'ai dit sur un ton plutôt sympathique, et en souriant. Depuis quand je souris moi? C'était apparu si naturellement sur mon visage. Comme si je parlais à un bon ami, enfin dans le cas présent une bonne amie. Une bonne amie, même si je ne la connaissais que depuis vingt minutes. J'aimerais mieux la connaître justement, comme par exemple, une question qui me brûle les lèvres depuis que je l'ai rencontrée, ''qu'est-ce qu'elle fait là?'', ou ''d'où vient-elle?''. Je lui demandai alors:
-Donc euh... Pourquoi t'es là? J'veux dire j'ai rien contre toi mais juste... c'est pas commun comme lieu, la forêt profonde. Tu n'as pas de ''chez toi''?

J'avais prononcé ces mots en farfouillant dans chacune de mes poches, cherchant désespérément un paquet. Le trouvant j'en sortis deux cigarettes, j'en allumais une et tendais l'autre à Myunn en lui disant
-Tiens, ça va pas te tuer, tu veux?

{H-RP: BWAHAHAHAHA j'aime cette phrase... Simple remarque narcissique et prétentieuse .-.}

Presque immédiatement, il avait répondu qu'il allait rester. Du coin de l’œil, Myunn remarqua qu'il y avait un sourire sur son visage. Premier sourire depuis leur rencontre. Ça signifiait le début d'une amitié ou.. le contraire ? On sait jamais. Pis il était peut-être réellement un esclave de la fourrière. Un esclave utilisé pour espionner. Vu qu'elle ne le connaissait aucunement, elle continuait de se méfier et de rester sur ses gardes. À ses questions, Myunn répondit presque automatiquement, sans même réfléchir.

« C'est justement parce que la forêt est profonde que j'suis là. Non, je n'ai pas de chez moi. J'me promène, sans rester à un endroit fixe... »

Après qu'elle eut fini de répondre, la neko baissa les yeux vers ce que Haiko lui tendait entre ses doigts. Une cigarette ? Pourquoi pas. Ça pouvait pas faire de mal et certainement pas la tuer. Enfin, à long terme, ça réduit l’espérance de vie elle avait entendu et causait des problèmes de santé, mais ce n'est pas une seule qui allait lui faire tout ce mal... Donc, en soufflant un petit « Merci. », la jeune fille attrapa la cigarette, l'imitant pour l'allumer et la mettre entre ses lèvres. Levant les yeux vers le ciel, elle s'aperçut que le soleil descendait lentement. C'était pour ça qu'il commençait à faire frais... Mais il devait être aux alentours de 19h. Ce n'était pas le temps de dormir encore.

« Tu fais quoi ici, toi ? À courir... Tu fuyais ? Tu fuyais quoi ? Pas moi, j'espère ? J'suis pas si repoussante quand même... 'Fin, je crois. »

Demanda-t-elle sans trop réfléchir, encore une fois. Ça allait la mener à sa perte un jour, de parler et d'agir avant de réfléchir. Son impulsivité et son impatience... Faudrait qu'un jour, elle finisse par apprendre. Mais comme d'habitude, elle apprendra une fois qu'elle se sera mis les deux pieds dans les plats et sera dans la merde. Et soudainement, Myunn se mit à tousser. Elle laissa tomber la cigarette à terre, arrêtant de tousser quelques secondes plus tard en expirant la fumée. Elle avait l'air ridicule là. Effectivement, elle ne savait pas comment fumer et n'était pas du tout concentrée à ça.

« Humphf... J'vais laisser tomber. »

Prononça la jeune fille en grognant presque, pas très contente. Puis son regard revient sur Haiko, le regardant fumer et l'observant attentivement.

(H-RP : C'est court désolée >.>)

Alors que je tenais toujours cette clope entre deux doigts, elle sembla ne pas y prêter attention et me répondit presque instantanément ''C'est justement parce que la forêt est profonde que j'suis là. Non, je n'ai pas de chez moi. J'me promène, sans rester à un endroit fixe... ''. Je comprends mieux.

Elle s'aperçut finalement que je lui tendais quelque chose et le prit de mes doigts en soufflant ''Merci''. Elle prit également le briquet et alluma sa cigarette en imitant mes gestes. Elle leva les yeux au ciel, mais pas comme le faisaient les humains pour montrer notre stupidité. Elle les avait levé pour regarder le ciel, j'en fis de même et fus comme aspiré par lui. Il était déjà vers la fin de l'après-midi {dommage pour l'incohérence avec le début... bah mais on s'en fiche}.

Myunn me tira de mes pensées ''Tu fais quoi ici, toi ? À courir... Tu fuyais ? Tu fuyais quoi ? Pas moi, j'espère ? J'suis pas si repoussante quand même... 'Fin, je crois.'' puis toussa après une bouffée de fumée, trop rapidement aspirée je suppose, puis l'expira. C'était sa première? Cela dit pour une neko... plutôt isolée, ça ne devrait pas être surprenant.
''Humphf... J'vais laisser tomber.'' dit-elle en marmonnant. Puis je sentis son regard se poser sur moi et cherchai un moyen de détourner son regard. Finalement j'étais gêné moi aussi.

Je répondis alors à sa question:
-Je suis là parce que dormir dans des souterrains toute la journée, c'est pas le top. Et j'avais pas envie de ''bosser'' aujourd'hui. J'avais secoué un portefeuille dérobé la journée précédente en prononçant ce mot ''bosser''. Et je courais parce que... Je sais pas moi-même pourquoi. Mais je te fuyais pas! Et non t'es pas repoussante. Vous êtes toutes aussi paranoïaques à propos de votre apparence, vous, les filles? C'est ça qu'est effrayant...

Je finissais le restant de cigarette et écrasai le mégot sur le sol avant de le ranger dans une sorte de sachet plastique que je rangeai dans ma poche; on peut me prendre pour un fou mais si l'on peut salir la ville, je ne m'autorise pas à salir la forêt. C'est un endroit autrement plus important et magnifique. Je ramassai d'ailleurs celle qu'avait fait tomber Myunn et la rallumai. Sans être un toxicomane c'était juste pour ne pas gâcher. On doit me prendre pour un taré et c'est à cet instant que je me compare aux humains des souterrains... Triste histoire.

-Tu es une neko rebelle si je comprends bien, comment t'es tu retrouvée dehors? Comment as-tu échappé à la fourrière ou à un maître?

(HORS-RP : Ah merde j'm'en étais pas rendu compte, désolée pour l'incohérence, on oublie mon bout qui fuck le temps, OK ? >.<)

Le sentant gêné, Myunn fini par détourner son regard, celui-ci allant se promener entre les arbre, le feuillage, le petit écureuil qui passait en courant plusieurs mètres derrière Haiko, une cacahuète entre les.. les pattes.

« Je suis là parce que dormir dans des souterrains toute la journée, c'est pas le top. Et j'avais pas envie de ''bosser'' aujourd'hui. »

Tous ses doutes s'envolèrent lorsque le jeune homme prononça ces mots. Il n'était pas un espion de la fourrière qui voulait leur communiquer les coordonnés pour la capturer, il était juste un neko apparemment en fuite qui se cachant dans les souterrains de la ville... Mais bosser ? Pour preuve, il montra un portefeuille. Quand elle le secoua, elle entendit le bruit que faisaient les pièces de monnaie quand elles cognaient ensemble. Il n'était pas vide... Peut-être que la fourrière avait engagé un neko exceptionnellement, parce que c'était plus discret, mieux, et vu que s'en était un justement, il savait forcément où les autres devaient se trouver... Mais Myunn était bien trop naïve pour croire à toutes ses hypothèses, et les hypothèses s'envolèrent en même temps que tous ces doutes qu'elle avait sur lui.

« Et je courais parce que... Je sais pas moi-même pourquoi. Mais je te fuyais pas! Et non t'es pas repoussante. Vous êtes toutes aussi paranoïaques à propos de votre apparence, vous, les filles? C'est ça qu'est effrayant... »

Du coin de l’œil, elle le vit écraser le mégot de sa cigarette sur le sol avant de le ranger dans un.. sachet qui devait servir à ça. C'était bien, si on compte les nombreuses personnes qui jetaient délibérément leur déchet dans la forêt. Elle y comprit, si on compte les carcasses d'oiseaux et d'écureuils morts et mangés qu'elle laissait sur le sol. Sauf que ce n'était pas vraiment un déchet, vu que c'est... naturel et que de toute façon, c'est le cycle de la vie. Et il ralluma sa cigarette qu'elle avait laisser tomber sur le sol et qu'elle n'avait pas repris, histoire de la finir. Elle sourit à sa question, lui tirant la langue.

« Mais non! Tu sais des fois, les filles, ils disent ce genre de trucs uniquement pour avoir des compliments. La plupart des filles, même. Mais c'est pathétique de faire ça. Je disais ça seulement en ... supposant, pour trouver une réponse à ma question, pourquoi tu courais, parce que tu n'étais pas poursuivit par rien, sauf moi qui était derrière toi et te suivait... »

lui répondit la jeune fille, se taisant ensuite. On pouvait entendre le chant mélodieux des oiseaux qui n'avaient rien de mieux à faire que chanter. Comme elle n'avait rien de mieux à faire que les écouter. Elle chercha donc quelque chose pour les occuper, mais ne trouva rien, sauf un truc. Un jeu bien pour enfant, mais qui tuait bien le temps...

« Action-action, ça te dit ? C'les enfants qui y jouent d'habitude, mais pourquoi pas, ça passe le temps... »

Demande Myunn, haussant les épaules.

Elle sourit à ma question à propos de sa supposée paranoïa et me tira la langue. Je semblais apprécier sa compagnie, après tout la bonne humeur amène généralement la bonne humeur.

''Mais non! Tu sais des fois, les filles, ils disent ce genre de trucs uniquement pour avoir des compliments. La plupart des filles, même. Mais c'est pathétique de faire ça. Je disais ça seulement en ... supposant, pour trouver une réponse à ma question, pourquoi tu courais, parce que tu n'étais pas poursuivit par rien, sauf moi qui était derrière toi et te suivait...
m'expliqua Myunn. Un silence s'ensuivit. Je vis les oreilles de la neko bouger au fil du chant des oiseaux. Puis à nouveau le silence, qu'elle rompit: ''Action-action, ça te dit ? C'les enfants qui y jouent d'habitude, mais pourquoi pas, ça passe le temps...

Pourquoi pas; je devais lui tenir compagnie et il restait encore quelques heures avant la fin de la journée. Je ne savais pas en quoi consistait le jeu, mais même avec le peu de connaissances que j'avais à son sujet, je pouvais être sûr qu'il ne s'agissait pas d'un jeu pour me piéger de quelconque manière.Et puis d'après ce qu'elle a dit, c'est un jeu pour enfants.
-D'accord jouons, quelles sont les règles?

{H-RP: j'ai vraiment honte de la ''courtitude'' de ma réponse, il y a bien un paragraphe qui ne sont que tes paroles, honte à moi qui me suit servie de tes longues paroles pour étoffer ma réponse bwaaah! *se frappe la tête contre son bureau*}

« D'accord jouons, quelles sont les règles? »

Myunn pencha la tête de côté, se concentrant à nouveau sur le garçon, au lieu de regarder tout ce qu'il se passait autour, chaque détail de chaque arbre.

« Les règles ? Ça fait longtemps j'ai pas joué... Mais il me semble que tu me proposes deux trucs à faire, n'importe quoi. Que ça soit de lécher l'arbre ou de manger un brin d'herbe, d'imiter une vache ou de t'obéir pendant dix minutes. Tout ce qu'il te passe par la tête. Si j'ose pas faire un des deux trucs, c'est un point à toi. Si je réussis à faire un des deux trucs, c'est un point à moi. Compris ? »

Après les explications, la jeune femme se redressa pour se remettre sur ses pieds, remettant sa robe comme il le faut, l'époussetant avant de se rasseoir, toujours en tailleur, dans la même position que lui. Ses oreilles bougeant aux chants des oiseaux, sa queue de neko se plaça contre sa jambe, celle-ci bougeant comme celle des chatons le font lorsqu'ils veulent jouer. Elle lui tira la langue, attendant une réponse de sa part qui ne venait pas.

« Je te laisse commencer ! Donc tu dois me proposer deux trucs. »

Myunn leva ses yeux vers lui, le fixant sans bouger d'un poil, attendant ce qu'il allait dire.

(Hors-RP : Je suis pas mieux franchement. On fera mieux aux prochains posts sûrement. xD Si mes réponses t'inspirent pas, suffit de me le dire, je m'arrangerait pour rajouter des trucs ! o/)

La neko pencha la tête de côté et sembla me fixer, concentrée. Puis m'expliqua les règles demandées: ''Les règles ? Ça fait longtemps j'ai pas joué... Mais il me semble que tu me proposes deux trucs à faire, n'importe quoi. Que ça soit de lécher l'arbre ou de manger un brin d'herbe, d'imiter une vache ou de t'obéir pendant dix minutes. Tout ce qu'il te passe par la tête. Si j'ose pas faire un des deux trucs, c'est un point à toi. Si je réussis à faire un des deux trucs, c'est un point à moi. Compris ?''
J'approuvai d'un signe de tête.

Elle se mit debout, s’épousseta puis se rassit à nouveau en tailleur devant moi. Ses oreilles remuaient toujours avec les oiseaux et sa queue se plaça sur sa jambe, agitée par je-ne-sais quelle excitation enfantine. À jeux d'enfants, comportements d'enfants? Elle me tira encore la langue, d'impatience.
''Je te laisse commencer ! Donc tu dois me proposer deux trucs.''

Bien, deux choses qu'elle ne pourra pas faire. Par principe ou bien par demande physique. Je n'en savais pas suffisamment sur elle pour connaître ce qu'elle refusera de faire par principe, mais bien assez (enfin il me semble) pour connaître ce qu'elle refusera de faire par manque de force.

Avais-je le droit de proposer des choses surhumaines et tout à fait irréalisables? Je ne tentai pas la question et me concentrai de nouveau sur les épreuves. Je levai les yeux au ciel, sans trouver aucune idée. Puis une branche sur l'arbre attira derrière Myunn mon attention, elle n'était pas très haute, mais il faudrait un grand saut pour l'attraper, au moins la toucher vu la taille de Myunn. Quant à l'autre épreuve, je risquai du principe.

Réfléchi Haiko, elle aime les n'animaux, la nature tout ça tout ça visiblement...
-Attrape cet écureuil ou bien... ou bien touche cette branche là-haut!
Dis-je en pointant un écureuil qui était passé à côté de moi et qui s'enfuyait désormais doucement sur le chemin dans mon dos et aussi cette branche au-dessus de Myunn.

Je me levai, attendant sa réaction.

Que le jeu commence!

Haiko semblait réfléchir à se qu'il allait lui proposer. Après tout c'était logique, puisqu'ils ne se connaissaient pas plus que ça, ils ne savaient pas ce que l'autre allait refuser de faire. Mais Myunn est compétitive et les défis, elle aime ça. Donc elle acceptera la plupart des défis que vous y lancerez, par peur de perdre. Elle veut gagner. Il semblait réfléchir un moment avant de parler :

« Attrape cet écureuil ou bien... ou bien touche cette branche là-haut! »

Il pointa du bout du doigt l'écureuil qui était toujours présent à quelque mètres derrière lui, dévorant férocement sa cacahuète innocente, puis la branche qu'il voulait qu'elle touche. L'écureil ? Non, elle avait pas faim. La branche ? Assise, elle leva la tête vers la branche pointée. En sautant, elle y arriverait difficilement. Elle y arriverait, mais se péterait la gueule. Pas une bonne idée. Par contre, elle pouvait grimper... Il n'avait pas préciser comment la toucher. Souriant, elle bondit sur ses pieds, d'un air enfantin, sa queue s'agitant toujours derrière elle. Elle observa l'arbre quelque seconde, cherchant des appuies pour l'aider à y grimper, mais sans succès. Alors, elle essaya de grimper à l'arbre, se tenant tant bien que mal, et toucha la branche du bout des doigts. Puis, elle se laissa carrément tomber sur le sol, retombant sur ses pieds.

« Voilà ! Ça fait 1 à 0 pour moi ! »

Déclare Myunn, le sourire aux lèvres. Elle s'adossa sur contre l'arbre, levant le regard vers le sien, réfléchissant quelques secondes à ce qu'elle pourrait demander au neko de faire.

« Hm, tu dois soit... ne pas dire "oui" et "non" jusqu'à temps que tu partes, ou tu dois faire vingt fois le tour de l'arbre en courant. »

Après lui avoir proposé ses deux épreuves et m'être mis debout, je la vis déplacer son regard vers l'écureuil puis la branche que je lui avait montré précédemment. Elle réfléchissait à quelle épreuve choisir puis je la vis sourire et se mettre debout. Je suppose qu'elle s'est décidée à toucher cette branche car elle observa le tronc de l'arbre, cherchant quelque chose. Et enfin elle fit une première (et unique) tentative d'escalade du végétal. Ses membres tremblaient tandis qu'elle avait lâché une main pour toucher cette branche, et contre toute attente, elle se laissa tomber par terre, enfin tomba assez bien pour se retrouver sur ses pieds.

''Voilà ! Ça fait 1 à 0 pour moi !'' me dit-elle avec satisfaction. Et comme si de rien était, elle retourna encore s'adosser à l'arbre en plongeant ses yeux dans les miens, avec un air de réflexion intense et de sadisme qui disait ''Comment vais-je bien pouvoir t'embêter?''.

''Hm, tu dois soit... ne pas dire "oui" et "non" jusqu'à temps que tu partes, ou tu dois faire vingt fois le tour de l'arbre en courant.''. Bon, ça allait encore. Seulement le choix n'était pas facile: si je prenais la première proposition, d'une je devrais être concentré pendant plusieurs heures et de deux je n'aurais pas le point tout de suite. Si je prenais la seconde, j'allais encore saluer ce bon vieux sol à coup sûr, à force de tournis.

Au risque de perdre le point, je choisis sa première épreuve.''Bien, je prends le premier choix! Mais on s'arrête à combien de points chacun?'' C'est vrai qu'en y réfléchissant, Myunn n'avait posé aucune limite de points alors que je voulais déjà en finir avec ce jeu. {Oh, vilain, vilain Haiko!}

Comme puni par un dieu de mon absence de bonne volonté, une bête se posa sur ma main gauche. Je tournai mon regard vers elle et l'examinai: elle avait un dos rond et rouge, moucheté de petits points noirs, j'en comptais sept. Elle était assez jolie et je la fis rouler sur le dos d'un léger coup de l'index.

C'est alors que je sursautai devant l'ignoble spectacle que m'offrait la petite créature. Elle pliait et dépliait ses pattes maigrelettes, les tordait dans tous les sens dans l'horrible espoir de se remettre dessus. Son ventre était noir, strié de lignes horizontales sur toute sa surface, je le voyais se gonfler et dégonfler à chaque respiration de la bête, ses antennes et ses mandibules se mouvaient en tous sens et la panique se faisait sentir dans ces gestes, ses yeux n'étant pas bien expressifs.

J'agitai alors ma main pour faire partir cette chose, la trouvant trop étrange et effroyable à mon goût. J'étais plein de culpabilité envers cet être à l'allure frêle, et pourtant au caractère démentiel, ne sachant pas vraiment pourquoi. Je me sentais juste... coupable.

HORS-RP : C'est court et pas super. xD

Myunn attendit patiemment qu'il choisisse, qu'il réponde, mais ça ne venait pas. Il avait l'air de réfléchir. Mais à quoi ? Ce n'était pas si difficile, elle choisirait volontiers le premier choix, si elle ne voudrait pas se mettre à courir. Ce qu'elle pense qu'il ferait, puisqu'il venait de royalement foncer dans l'arbre pas trop longtemps plus tôt. C'était risqué, de courir autour d'un arbre quand quelque chose comme ça vient d'arriver. Et visiblement, en l'entendant dire son choix, elle se donna mentalement un faux point. En plein dans le mile.

« Combien de points chacun ? Euh.. »

C'est vrai, ce n'était pas dans ses règles, la limite de temps. Y'avait une limite, d'ailleurs ? Comme réponse, elle haussa vaguement les épaules.

« J'en sais rien. On peut arrêter, si tu veux. »

La jeune fille lui tira la langue, se redressant pendant qu'il avait l'air fasciné à propos d'un insecte étrange qui venait de se poser sur sa main. Avant qu'il la fasse fuir, en tout cas. Mais aussitôt relevée, aussitôt qu'elle se rassied sur le sol. Elle ne savait pas pourquoi elle s'était relevé, peut-être simplement histoire de se dégourdir les jambes le temps d'une ou deux secondes. Reposant ses yeux jaunes-orangés dans les siens, elle pencha la tête de côté, plus précisément vers la gauche, le fixant. Légèrement penchée vers lui, elle se rassied en tailleurs, posant ses mains entre ses jambes pour cacher se qui devait être caché.

« Tu choisis ce qu'on fait alors, si tu veux me tenir compagnie. »

Et elle attendit une réponse, espérant qu'elle soit positive et qu'il ne s'éloigne pas comme il venait de le faire une dizaine de minutes plus tôt.

Aspiré par l'insecte, je n'avais pas fait attention à ses mots.. Il me semblait en effet qu'elle avait parlé, prononcé des mots encore non sans une pointe de déception. Voilà tout ce que j'avais pu offrir à cette neko: de la déception. Me sentant coupable de l'avoir ainsi ignorée pendant quelques temps, je tournai à nouveau mon regard vers le sien, qui étincelait, plongé dans le mien. Myunn s'était elle aussi assise en tailleur, ses mains tenant sa jupe afin que sa nudité ne soit pas découverte.

Elle me proposa de choisir une occupation si vraiment je souhaitais lui tenir compagnie. Je le souhaitais, oui, d'abord afin d'excuser mon attitude effrayée, sauvage et fort impolie, mais également car sa personne me semblait toujours agréable et bienfaisante à mon égard. Peut-être était-ce la force que je ressentis en m'enfonçant dans le sous-bois.. Soit. J'esquissai un sourire, voulant le faire paraître plus vrai que je ne puisse sourire réellement, mais il dû plutôt se transformer en un laid rictus. J'espérais ne pas l'avoir effrayée à mon tour par mon expression tordue et exagérée.

Contrairement à elle, je n'osais pas la toucher comme elle le faisait: cela m'effrayait, et l'on me l'avait interdit. Aussi, bien que j'eus l'envie de lui tapoter le dessus du crâne, je restais à distance d'elle tout en essayant de conserver un climat amical et accueillant au possible. Pourtant, comme elle semblait l'avoir remarqué, le soleil commençait déjà à descendre dans le ciel, et il disparaissait derrière les arbres feuillus, nous laissant seuls dans une faible lumière, douce et orangée. On pouvait sentir l'automne s'en aller lentement pour laisser place à l'hiver mordant.

Je pris quelques feuilles à mes pieds pour les faire voler autour de nous, et elles glissèrent selon la courbe du vent qui nous frôlait.

-Le problème c'est que nous avons réussi à fuir. Humains comme nekos. Aujourd'hui nous nous retrouvons seuls avec nous-même et ne savons que faire de cette liberté nouvelle. Nous avons oublié l'autre. Nous nous perdus dans une myriade de possibilités..

Sur ces mots je déposais finalement un baiser sur son front après m'être détaché du sol, et revenais sur les pas qui m'avaient guidé jusqu'à Myunn. Rencontre agréable en effet, mais j'en avais perdu l'habitude. Je voulais rester avec elle, mais en étais bien incapable. Comme si j'avais oublié les règles simples de la communication, ou plutôt comme si rien n'avait été écrit en moi.
Je me retournai une dernière fois, me sentant ridicule de m'être ainsi enfui, et lâchai une dernière parole,

-Adieu.