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Quoi de mieux qu'une bonne douche bien chaude après le réveil ? Surtout un matin frais comme celui là. La température avait anormalement chuté de quelques degrés ces derniers jours, et Ayame se sentait frissonner en se levant. Elle tourna le robinet de la douche, un sourire se dessinant sur son visage en sentant l'eau chaude couler sur ses épaules. Se lever un peu plus tôt le matin pour avoir le temps de prendre une douche n'était pas une trop mauvaise affaire, même pour la flemmarde qu'elle était. Enfin, même si elle n'avait rien prévu aujourd'hui, c'était une habitude qu'elle avait fini par prendre.

Tout l'immeuble avait dû entendre le hurlement poussé par la jeune Ayame. L'eau coulant de sa douche était devenue subitement aussi froide que la glace, et elle avait giclé hors de la baignoire à une vitesse impressionnante. Elle contemplait désormais d'un air ahuri le compteur de la chaudière qui affichait 0. Panne ? Malchance ? Troll ? En tout cas, elle s'était bien fait avoir. Adieu l'eau chaude et délassante de la douche matinale, elle pouvait tirer un trait dessus. A moins que... Il lui restait toujours la possibilité des bains publics, mais Ayame n'aimait pas vraiment cela. Peu pudique et réservée, ce n'était pas la nudité qui la gênait, mais bien le bruit, les gens, les éclaboussures, les cris, les bousculades, et autres inconvénients de tous les lieux publics. Mais plus de chaudière, donc plus d'alternative. Elle empaqueta ses affaires à contrecœur et sortit dans la matinée grise et froide pour se rendre à l'établissement des bains.

En sentant la vapeur dans les vestiaires, Ayame ne put s'empêcher de se sentir un peu mieux. Après tout, un bain était toujours mieux qu'une douche, et bon, à cette heure, il ne devait pas y avoir grand monde. Tout en attachant ses longs cheveux en un grand chignon compliqué, elle réfléchit à ce problème de chaudière, à régler le plus vite possible pour éviter de devoir venir tous les jours. Elle se dirigea prudemment vers les bassins, prenant garde à ne pas glisser. Elle en était bien capable. Elle contempla avec désespoir les nombreuses femmes et enfants qui se trouvaient déjà là. Pas grand monde vu l'heure, mon œil. Elle le saurait pour la prochaine fois. Elle se dirigea vers un petit coin calme et se glissa dans l'eau chaude en soupirant. Pas trop mal finalement. La chaleur lui faisait du bien, et elle ferma les yeux, la tête appuyée contre le rebord du bassin, laissant son corps flotter dans l'eau brûlante pendant de longues minutes. Il ne faudrait pas qu'elle prenne trop de temps non plus.
Se redressant, elle fouilla dans ses affaires et sortit son savon et son gant. Elle ne savait pas encore si elle allait laver ses cheveux, mais bon, elle pourrait toujours y penser plus tard. Mais apparemment, quelqu'un avait décidé qu'elle devait les laver, car elle reçu un projectile en plein sur le milieu du crâne. Projectile qui s’avéra être un savon. Elle le regardait couler, un peu éberluée, quand une petite voix s'éleva derrière elle.

- Je suis désolée, mon savon a glissé tout seul...

Ayame se retourna lentement pour dévisager la fille qui avait jugé bon de lui envoyer un savon sur la tête. Sous une frange de cheveux bleus, deux yeux de la même couleur la regardaient d'un air coupable. Glissé tout seul, n'importe quoi. Elle haussa les épaules sans un sourire, signifiant par un petit geste des doigts que ça n'était pas grave, qu'elle ne lui en voulait absolument pas, que c'était des choses qui arrivaient. Et du bout des pieds, elle tâtonnait le fond du bassin pour récupérer le savon de la demoiselle. Elle y parvint enfin et le ramena à la surface en ricanant. Elle attendit sagement que la jeune fille se détourne, et quand elle ne la regarda plus, Ayame visa et lui renvoya le savon qui alla frapper exactement au milieu du crâne. Donnant donnant. Elle écarta les mains avec un rictus.

- Désolée, on dirait qu'il ne veut pas rester avec moi non plus.

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Abrutie. C'était le seul mot qui lui venait à l'esprit pour désigner l'autre fille. Pour le moment en tout cas. Elle n'avait pas envie de perdre son temps, elle avait rendu la pareille à cette fille, elle pouvait continuer son bain tranquillement. C'était sans compter sur l'autre, qui avait l'air de vouloir en rajouter une couche. Elle détesta le bruit que fit ce maudit savon en heurtant son crâne. Elle rentra la tête dans les épaules, frémissante.

- Je suis sincèrement désolée, on dirait qu'il ne m'aime pas!

Elle se tourna lentement, très lentement. Ses cheveux lui tombant sur les yeux et sa grimace lui donnaient l'air de sortir tout droit d'un film d'horreur. Nan mais elle se prenait pour qui cette gamine ? Avec ses cheveux bleus mièvres et nianian et en battant des nageoires pour plonger chercher son trésor. Ayame lui jeta un regard qui aurait pu la tuer sur place si elle l'avait vu. Elle hésita entre lui jeter sa bouteille de shampoing en pleine figure pour lui casser le nez et lui maintenir la tête sous l'eau pour la noyer. Ah, ces deux options semblaient aussi alléchantes l'une que l'autre. Mais ça serait très certainement mal vu par les personnes alentour. Dommage, elle elle devrait se contenter de l'ignorer. Elle tourna résolument le dos à la jeune fille avant de s'éloigner de quelques pas et continua doucement à frotter ses épaules avec son savon. Son savon à elle, qui ne lui faisait jamais défaut. Il n'allait pas rebondir vicieusement sur la tête d'inconnues, lui. C'était un gentil savon.
N'empêche, quelle déveine de devoir perdre son temps ici avec tous ces gens... bizarres. Dès qu'elle rentrerai, elle appellerai quelqu'un pour la chaudière. Peut-être son frère, il s'y connaissait pas trop mal en mécanique, et comme ça, ça lui donnerait une excuse pour passer du temps avec lui. Elle ne le voyait plus du tout en ce moment, il l'avait complètement oubliée. Pourtant, c'était pour lui qu'elle se retrouvait toute seule et qu'elle était obligée d'aller aux bains publiques. Et il la laissait tomber. Amère, elle jeta son gant de toilette dans l'eau et le regarda couler en faisant la moue. Elle se sentait énervée contre tout le monde, sans raison précise. Triste aussi. Elle fit des vaguelettes dans l'eau pour penser à autre chose. Il ne fallait pas non plus qu'elle s'éternise ici, elle allait juste se laver les cheveux et partir vite fait. Elle tendit la main pour attraper son shampoing, mais ses doigts ne rencontrèrent que du vide. Elle tâtonna quelques secondes avant de se retourner et de s'apercevoir que son shampoing était resté là où elle se tenait auparavant. C'est à dire à à peine un mètre de la fille aux cheveux bleus. Jurant silencieusement, Ayame retint un soupir et attendit que la jeune fille regarde ailleurs. Quand ce fut le cas, elle avança discrètement et tendit le bras au maximum pour attraper la bouteille. Quand elle l'eut en main, elle se retrouva face à un problème. Penchée en avant, le bras tendu, la main accrochée à la bouteille, elle ne tenait en équilibre que sur un pied, la main accrochée au rebord. Impossible de revenir en arrière ou d'avancer sans provoquer une superbe éclaboussure.

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Bon, après tout, elle était déjà trempée, alors tomber à l'eau ne lui faisait ni chaud ni froid. Mais tout de même, c'était pas de chance que cette idiote se soit retournée pile à ce moment là. Et qu'elle en rajoute une couche en plus. Elle avait quel âge, 3 ans ? Ayame la classa immédiatement dans la catégorie des personnes qu'elle détestait. Mais pour l'instant, il y avait plus important. Elle avait sa bouteille de shampoing après tout. Elle fit mousser doucement ses cheveux avec le produit parfumé à l'amande douce, en faisant bien attention de n'oublier aucune mèche. Avoir les cheveux longs présentait parfois des inconvénients, mais elle ne s'imaginait pas les couper. Elle ne les avait pas coupé depuis... longtemps. Ce qui expliquait en grosse partie les mèches rebelles qui lui barraient constamment le visage. Elle se massa le crâne, satisfaite de sa toilette et rinça ses cheveux, avant de les essorer avec précaution. A ce moment, elle aperçut la fille aux cheveux bleus qui revenait vers elle, et ne put retenir une grimace. Elle n'allait jamais la lâcher ou quoi ? Elle se détourna sans un regard de plus et continua à s'occuper de ses cheveux, qu'elle essuyait maintenant avec une serviette. Elle attendit quelques minutes avant de se retourner. Ouf, la fille semblait repartie. Mais elle lui jetait toujours ce regard faussement assuré et potentiellement débile.

Ayame finit de peigner ses cheveux qu'elle attacha finalement en une longue tresse, elle même relevée et attachée sur le haut de sa tête. Il ne restait que cette mèche sur son visage. Il faudrait qu'elle fasse quelque chose pour un de ces quatre. Elle rassembla ses affaires et se dirigea vers la sortie. Hors de question qu'elle reste deux minutes de plus, et hors de question qu'elle y revienne un jour. Seule tout du moins. Avec des amies, ça pourrai certainement être amusant. Une sorte de piscine où l'eau est très chaude, où tout le monde est à poil et où il n'y a pas de garçons. Garçons qui devaient se baigner de l'autre côté de cette palissade. Ayame ricana légèrement en rougissant en imaginant toute sortes de choses. Elle aimerait bien se déguiser en gars un jour pour essayer d'infiltrer l'autre côté de l'établissement et voir comment ça se passe. Bon, sa couverture ne tiendrait certainement pas deux secondes, mais ça serait certainement une franche marrade.
Mais bon, il était temps qu'elle y aille. Elle posa ses affaires sur le bord avant de voir cette fille qui la regardait toujours. Elle serra les dents, on ne peut plus agacée et se dirigea vers elle.

- Hey!

Lorsqu'elle fut juste à côté, elle regarda la jeune fille dans les yeux pendant une brève seconde et lui envoya une gifle monumentale qui claqua comme un fouet. Nullement perturbée par les regards choqués des autres femmes qui se trouvaient là, elle fit demi-tour en fulminant, sortit du bassin en ramassant ses affaires et se dirigea vers les vestiaires. Là, elle se changea rapidement et se dirigea vers le sortie. A quelques pas de la porte, elle se stoppa net. Les nuages bas et menaçant laissaient déjà tomber quelques gouttes de pluie. Il ne fallut même pas une minutes pour que ces gouttes de pluie se transforment en une véritable averse grondante et inondant la rue. Et elle avait horreur de la pluie. Et elle n'habitait pas juste à côté. Et ça la saoulait. Elle recula un peu et s'assit sur un des sièges du hall d'accueil, ne quittant pas la porte des yeux. Dès que la pluie se calmerait, elle se précipiterai dehors et quitterai cet endroit avec joie.

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Ayame fixait la fenêtre sur laquelle les gouttes de pluie faisaient la course. Si elle avait su, elle se serait roulée en boule sous sa couette et n'aurait pas bougé de la journée. Quand on démarrait par une telle matinée, on pouvait être sur que le jour entier filerait de la même manière, c'est à dire mal. Si en plus il faisait moche, cette matinée aux bains publics n'avait servit à rien, puisqu'elle ne sortirait pas de chez elle du coup. Et que de toute façon, dès qu'elle mettrai un pied dehors, elle se retrouverai trempée. La meilleure chose qu'elle pouvait faire pour le moment, c'était attendre que la pluie se calme. En espérant qu'elle se calme à un moment. Ayame regarda sa montre en soupirant. Elle n'avait pas que ça à faire non plus. Si dans 20 minutes il pleut toujours, tant pis, elle se mouillerait.
En attendant, elle croisa les bras et se cala sur son siège pensive. Elle n'aurait peut-être pas dû mettre une gifle à cette fille. Les gamines écervelées et provocatrice, il y en avait à chaque coin de rue. Si elle devait perdre son calme à chaque fois qu'elle en voyait une, elle finirait par mourir d'un infarctus avant d'avoir atteint la vingtaine. Elle garderai son sang-froid la prochaine fois. Enfin, peut-être. Il faudrait voir les circonstances. Elle patienta, une minute, deux minutes, cinq minutes. La pluie battait toujours dehors. Au bruit des gouttes frappant la fenêtre s'ajouta bientôt celui de petits pas pressés qui claquaient sur les dalles du hall. Elle tourna la tête avant de se renfrogner. La fille aux cheveux bleus était là aussi. Ayame pria de toutes ses forces pour qu'elle passe son chemin sans daigner lui accorder de l'intention, mais apparemment, personne n'était enclin à donner suite à ses prières. La jeune fille s'arrêta près d'elle et pendant quelques secondes, il ne se passa absolument rien. Puis, elle s'assit. Juste à côté d'elle. Ayame serra les dents si fort qu'elle aurait pu broyer des cailloux avec.

- Écoutes, pour tout à l'heure... je suis désolée.

La belle affaire. Ayame feignit une extrême concentration sur les ongles de sa main gauche. Si elle s'était attendue à ça... En vérité, elle en avait rien à fiche de ses excuses. Elle était du genre rancunière, et quand quelqu'un lui faisait une mauvaise première impression, ça durait souvent longtemps. Mais bon, elle devait au moins lui accorder le courage d'avoir fait ça. En tout cas, elle, elle l'aurait laissé crever dans la boue si elle en avait eu l'occasion. Mais de temps en temps, il fallait savoir ravaler un peu sa fierté. Elle garda les yeux fixés sur ses ongles, avant de marmonner d'une voix morne :

- Nan, c'est moi, j'aurai pas du t'frapper, désolée.

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Quand est-ce que cette fille partirait ? Elle croyait qu'Ayame avait envie d'être pote avec elle ou quoi ? Bon, peut-être que c'était pas faux au fond, mais quand même, cette gamine l'avait bien fait suer. Ça n'était pas parce qu'elle s'était excusée qu'Ayame allait l'apprécier. En tous cas, elle espérait que la fille parte maintenant.

- Non tu as bien fait, sinon je crois que j'aurais continué.

Ah. Mince. Elle voulait parler. Ayame garda le silence. Elle n'était pas douée pour entretenir une conversation avec quelqu'un qu'elle ne connaissait pas. Et puis, c'était quoi son problème à cette fille ? Elle lui balançait un savon sur la tête, et après elle venait lui parler tranquille, normal, comme si rien ne s'était passé. Elle leva un sourcil en sa direction. C'était quoi cette tentative bizarre de sociabilisation ? Ça cachait forcément quelque chose. La fille devait se ficher d'elle, à tous les coups. Faire la gentille hypocrite, et puis se retourner pour tout aller raconter à ses potes en riant. Et elle, Ayame, que ferait-elle ? Elle lui répondrait, ou elle garderait le silence pour faire comprendre à cette fille qu'elle ne savait pas à quoi elle jouait, mais que ça ne l’intéressait pas. Elle opta pour la troisième solution, le grognement qui veut tout dire.

- Mmh.

[HPR : Désolée pour la taille, je suis de moins en moins inspirée pour ce RP]