Tic tac tic tac. Le doux son de l'horloge qui tonnait à chaque seconde. Slava avait appris à osciller sa queue en même temps que son ami de métal. C'était d'ailleurs avec ce rituel qu'il accueillait les vendeurs, en plus de son sourire étincelant. Cette action que l'on peut qualifier d'anodine lui permettait tout les matins d'avoir une ration de pâtée en plus. Cette attention particulière lui donner la force de regarder tout les clients qui chaque jour libérait un ou deux de ces camarades. Ils ne savaient pas vraiment ce qu'ils vivaient ensuite, cependant vu qu'il ne revenait jamais c'était certainement pas si mal que à ça. Alors Slava, avec toute la naïveté dont il était doté imaginait que derrière ces murs se trouvaient le royaume des sucreries, là où les glaçons étaient en chocolats. Mais en même temps il se contenterai bien d'une glace tout court, car c'était bien la seule chose qui manquait dans cette jolie prison...

Ce jour-là, alors que notre chat faisait spider-man grâce aux fentes qu'offraient le mur moisissant de la cage, il entendit l'entrée d'une nouvelle personne. Même s'il continuait son escalade, il entrevit cette demoiselle qui voguait dans les allées de la boutique. Elle était d'une blondeur digne des déesses de l'ancien temps, si bien que Slava se demanda si ce n'était pas le soleil qui était descendu sur terre, comme à chaque fois qu'il rencontrait une personne aux cheveux d'or en fait. Mais rapidement il oublia cette présence humaine et il retourna dans son monde imaginaire où il jouaient avec les moutons de poussière. Après tout depuis qu'il était ici il n'avait jamais songé qu'un jour ce sera à son tour de sortir de sa cage. Il se sentait bien ici, bon son terrain de jeu était un peu petit, mais il fallait d'un rien pour amuser ce grand enfant....

C'est peut-être d'ailleurs pour cette raison que quand le propriétaire du magasin ouvrit sa porte d'acier, Slava cru tout d'abords que c'était déjà l'heure du repas du soir. Alors il s'arrêta de jouer et se posta devant l'homme, attendant avec impatience le délicieux mets. Cependant il se mit accroupit, car il savait bien que cet être aux cheveux argentés détestaient qu'on soit plus grand que lui et comme notre homme-chat abordait le mètre soixante-quinze, il avait pris cette habitude pour montrer qu'il l'aimait beaucoup, malgré que tout ses congénères le détestaient. Il n'avait pas très bien compris d'ailleurs, c'était une histoire de maltraitance de neko ou quelque chose dans le genre, mais Slava ne voyait pas vraiment en quoi faire mal ses traits étaient un défaut. Quoiqu'il en soit, il fut vraiment très surpris de le voir lui mettre le collier au coup, et d'un sourire qu'il n'avait jamais vu auparavant, l'être austère lui murmura:

« Sois sage pendant les dix premiers jours, sinon elle pourra t'échanger. Je te souhaite une bonne continuation l'animal. Même si tu es un peu idiot, je crois que t'es la seule de ces bestioles qui va me manquer... »

Alors il passa la laisse à la belle demoiselle, qui cependant la refusa. Le neko pencha légèrement la tête. Après tout elle ne voulait pas de ce morceau de cuir? C'était pourtant un cadeau, mais peut-être que les humains n'aimaient pas qu'on leur montre ce genre d'attention. La jeune adulte lui tendit la main et un ses paroles, le visage de l'adolescent s'illumina avec tout la candeur dont il était capable. Elle avait bien dit maîtresse n'est-ce pas ? Donc cette déesse incarnée était sa nouvelle tutrice, quelle chance il avait ! C'est pour cela qu'au lieu de lui prendre la main il enlaça la jeune fille qui disparut sous lui et glapit de joie:

«  Tu es adorable ! Cela veut dire qu'à partir d'aujourd'hui tu vas jouer avec Slava ? Allons y je suis sûr que les glaces géantes vont fondre si nous tardons ! »

Sans aucune autre explication il lui prit le bras et l'entraina dans la rue, sous le regard abasourdis des passants. Maintenant qu'il était libre, Slava redécouvrait le monde. Les arbres, les voitures , l'asphalte des routes, les humains grincheux parce qu'on leur avaient marché sur les pieds, tout cela lui avait manqué. Au bout de quelques minutes de course il s'arrêta, comme figé par une vision macabre. Sa seule neurone réussi enfin à capter qu'il n'avait aucune idée d'où il se trouvait et encore moins d'où il devait aller. Alors il retourna de nouveau vers sa nouvelle ami et lui demanda avec un sourire gêné:

«  Où se trouve ta maison Master ? J'avoue que je ne connais pas du tout le coin ... »

A peine venait-il de retrouver la liberté qu'il recommençait déjà à ne plus tenir en place. Même si le monde n'était pas après tout fait de sucrerie, ce ciel pastel l'inspirait à danser et à chanter pour célébrer sa beauté. Que la ville était magnifique !

Il suffisait d'un simple sourire pour trouver un humain infiniment généreux, mais pour les neko la définition de gentillesse était différente. Il était normale pour ses bêtes de sourire, car ils avaient été élevés dans ce but, celui de tenir compagnie aux humains, celui de n'être qu'un poupée de cire vide de toute volonté. Alors, pour que ces êtres soient considérés comme une bonne personne, c'était évidemment plus compliqué. Pourtant, à l'instant ou vous rencontrez le jeune Slava, vous comprenez que si la quiétude et la joie de vivre devait avoir un visage, alors il aurait emprunté celui là. Car ce neko respirait naturellement le bonheur même si on pouvait le prendre pour un idiot fini. D'ailleurs c'était probablement pour cette raison qu'il ne pris pas l'ordre de la demoiselle comme quelque chose d'offensant. Sa frêle main dans la sienne, il la suivait dans cette ville sans fin, presque en pleurant de joie. Sa nouvelle tutrice lui avait donné son prénom et il se sentait privilégié d'avoir reçu un tel honneur. Et puis il trouvait qu'Eriko sonnait admirablement entre ses lèvres, si bien qu'il ne cessait de le répéter durant tout le trajet. C'était décidé ! A partir de maintenant elle l'appellerez Riri, c'était encore plus mignon comme cela !

C'est sur cette pensée qu'ils arrivèrent au portail d'une grande demeure, du moins lorsqu'on savait que la pauvreté touchait très souvent les jeunes dans ce monde. Slava s'avança à grands bonds jusqu'à la porte massif, essayant de imprégner de la maison qui sera dorénavant la sienne. D'un style moderne et peu décorée, l'unique fantaisie de l'extérieur se résumait aux gravures faites sur la poignée, représentant probablement un feuillage de chêne. Après cet examen grossier se suivit le survole du couloirs. Vu qu'il n'avait pas de chaussure ils n'eut pas besoin de les enlever, non pas qu'il n'en avait pas mais sa sortie avait été tellement précipité qu'il les avaient oubliés là-bas. La demoiselle le prévient qu'il était libre d'aller où il voulait et il hocha la tête tout en continuant de la suivre. Il n'avait pas vraiment envie de la laisser tout de suite, cela faisait tellement longtemps qu'il n'avait pas eu de maîtres qu'il essayait de graver son visage dans sa mémoire pour ne pas se tromper si un jour on lui demandait la question. Et puis il fallait avouer qu'il adorait cette présence féminine à ses côtés, après tout elle ressemblait à cette nourrice qu'il l'avait élevé...

Ce fut enfin le moment de découvrir sa pièce et Slava ne put retenir sa stupéfaction. C'était la première fois qu'il avait une si belle chambre, même chez cette famille d'aristocrate il partageait son lit avec la gentille servante de la maison. Il s'approcha du lit et pris entre ses doigts la couverture, se demandant de quelle matière il pouvait s'agir. Il ne trouva pas la réponse, mais il trouvait le tissu très doux et il en esquissa un mince sourire avant de suivre sa maîtresse dans les autres salles de la maison. Et à chaque fois notre homme chat s'extasiait devant toutes ses nouveautés qui défilaient sous ses yeux. Que ce soit le canapé azur, le frigo ou même ces plantes exotiques, rien ne put résister à son envie enfantine de vouloir s’accaparer tous ses objets en les touchant. Car Slava était quelqu'un de très tactile, ainsi tout ce qu'il voyait n'existait pas dans la tête, mais aux contacts de ses phalanges l'illusion devenait réalité. C'était peut être pour ça que quand elle eut finit sa visite et qu'elle le laissait quartier libre pour le jardin, il passa derrière elle et l'enlaça avec un sourire radieux. C'était sa manière à lui de la remercier pour lui offrir ce si bel endroit. Près de son oreille elle lui dit avec ce ton que l'on qualifierait de mignon :

«  Merci Riri pour cette visite, j'essayerai de ne pas trop me perdre dans ce palace. En tout cas ta maison est aussi radieuse que le soleil ! »

Puis, par un hasard presque coupable alors qu'Eriko parla justement de nourriture, le ventre de notre adolescent gargouilla et il la lâcha avec un sourire bêta. C'était vrai que tout cette activité lui avait creuser le ventre. Il lâcha un léger rire et marmonna avec une légère hilarité :

«  Je ne serais serait pas contre quelque chose à manger Riri... Si je ne me trompe pas la cuisine est par là ? »

Mais sans attendre une réponse, notre idiot se dirigea vers ce qu'il présumait être la cuisine, mais il se retrouva dans sa chambre. Il fronça légèrement les sourcils, se demandant où était l'erreur. Rapidement il conclut qu'il s'était trompé de gauche et retourna sur ses pas et arriva enfin dans la salle voulue. Pourtant il n'était pas encore sorti d'affaires, il fallait encore trouver la place de la nourriture, vu que cela faisait trois ans que tu n'avais plus accès à un garde manger. Alors, résolu comme jamais il ouvrit le tiroir et le vida en espérant tomber sur quelque chose de comestible. Couteaux fourchettes et cuillères finirent par terre, mais aucun nutriments à l'horizon. Mais il ne perdit pas espoir et continua ses recherches dans la vaste pièce. Et dire qu'il avait encore une trentaines de tiroirs dans ce genres avant qu'ils ne trouvent quoique ce soit connaissant sa gaucherie légendaire...

Assis sur une des chaises de la cuisine et la tête posée sur le plan de travail, Slava regarder le rangement d'un mine perplexe. Non, il avait beau tourner la question trois cent mille fois la question, il ne comprenait toujours pas pourquoi sa maîtresse avait haussé la voix. Avait-il fait une erreur ? Pourtant ses attentions étaient les plus purs, et puis il ne voyait pas d'autre moyen pour trouver quelque chose sans avoir à tout enlever. Mais il fallait croire qu'une autre méthode existait, mais c'était quelque chose que les neko ne pouvait surement pas appréhender, alors il récupéra son sourire enfantin. Il laissa la queue rougeoyante osciller au rythme du va et vient de l'humaine entre les tiroirs. En réfléchissant un instant, il avait noté que la maison ne semblait pas être aménagé pour deux personnes malgré la présence du lit qui allait être le sien. Il y avait-il autrefois quelqu'un qui vivait avec cette douce personne ? Vu son caractère, il était certain que beaucoup de personnes devait l'aimer, mais rien ne présageait cette solitude. Tout cela était bien étrange, mais il n'y eut pas le temps de s'y pencher d'avantage car Eriko l'observait de ses perles d'azur. Il lui fallut bien deux minutes pour comprendre qu'elle attendait une réponse, alors il s’exécuta de la voix la plus mielleuse possible pour réussir d'avantage ses chances de réussite.

«  De la glace ou du poisson si c'est possible Riri ! J'adore le thon ! »

Alors il leva et d'un sourire badin il lui proposa son aide avec ses pupilles flamboyantes, bien qu'il était fort probable qu'elle le refuse. En trois petites foulés il se mit à côté d'elle, comme on pourrait s'attendre d'un chat qui patientait en attendant qu'on lui donne sa bien-aimée pâté. Sauf qu'à la différence d'un animal, il arrivait quelque fois que l'adolescent pensait par lui-même et revient sur cette question d'indépendance. Elle avait l'air de savoir s'occuper de tout, peut-être qu'elle était une génie et qu'elle comprenait cette étrange rituel qu'était l’autonomie. Il pencha légèrement la tête fronçant les sourcils. Qu'est-ce qui l'avait empêchée d'avoir des amis avec elle dans un aussi grande demeure ? S'il avait été à sa place il aurait fait emménager toutes les personnes qu'il aimait, surtout que dans ce palace il était sûr que plus de cent personnes pouvaient vivre aisément. Il entrouvrit légèrement les lèvres, hésitant à faire par de cet interrogation qui lui brûlait la langue. Finalement il finit par lâcher les oreilles baissées mais avec léger sourire :

«  Dis, pourquoi Riri habite seul ? Tu es gentille et puis ta maison pourrait accueillir du monde... Enfin tu m'as bien adopté, mais c'est parce que je suis un neko donc ce n'est pas le même rapport je crois. Est-ce Riri est plus heureuse quand il n'y a pas d'humains chez elle ? C'est parce qu'ils mangent tous le chocolat ? »

Bien sûr on pouvait bien se demander qu'était le lien entre le chocolat et les hommes, mais l'esprit de ce jeune garçon, ces deux éléments étaient indissociables. C'était peut-être que quand il avait été sur la scène de cirque, il n'avait jamais cessé de voir les jeunes individus avec ces étranges barres marrons. Alors il avait supposé naïvement qu'il s'agissait de la nourriture principal de cette espèce et il avait donc nourri ce vague rêve de pouvoir y goûter un jour. Il ne savait pas si les neko pouvaient aimer ce genre d'aliments, mais s'il y avait une chance alors il trouverai un moyen de savoir à quoi ça ressemble. Peut-être qu'Eriko en avait quelque part dans la maison.

Sans crier gare, il se dirigea vers une des armoires et par magie il trouva l'or marron à peine entamé dans la deuxième étagère. Alors le neko se saisit d'un carré et s'assit en tailleur, reniflant l'aliment avant de le croquer. Il ne lui fallut pas plus de quelques secondes pour que ses papilles reconnaissent le sucre délectable et un ronronnement léger se fit entendre entendre entre les quatre murs. Divin ne suffisait pas à exprimer le degré de bonheur qu'il avait ressentit. Le chocolat était surement la meilleure chose qui existait sur cette planète, juste avant les glaces à la vanille. Tout doucement il grignota à la manière d'un écureuil pour ne pas perdre de cet arôme céleste qui le parcourait de toutes parts. Maintenant il comprenait pourquoi les humains adorait cela, d'ailleurs il fut très surprit qu'en tant que mi chat ses préférences étaient similaires. Après tout il était différent d'eux, lui avait le droit de servir des humains, mais il ne pouvait pas avoir d'objet à lui à moins que son tuteur ne lui offre. C'était un peu étrange, mais il ne se posa pas d'avantage de question, car sur le carrelage glaciale, Slava restait un enfant qui ne comprenait pas vraiment le monde et ses inégalités ...

Il était si simple de s'enfuir de ce monde aux milles règles et directives, pourtant il était beaucoup compliqué de traverser cette existence sans ce rendre compte des problèmes qui le régissent. Il fallait soit être absolument idiot pour ne pas se rendre compte que quelque chose clochait dans cette cité où l'esclavage romain revenait à la mode avec l'apparition d'une nouvelle espèce. Mais ça Slava de s'en rendait pas compte avec sa candeur éternelle. Il n'était pas assez mature pour comprendre le monde qui l'entourait. De plus, Slava avait un handicape majeur par rapport aux autres individus : il n'avait jamais été vraiment libre , alors il avait du mal à appréhender un monde différent du sien. C'était peut-être pour cela que lors de cette dégustation, il ne pensa pas un seul instant qu'il pourrait manger tout les jours s'il le souhaitait, mais que si sa maîtresse le désirait. D'ailleurs , quand Eriko le reprit à l'ordre pour avoir manger sans autorisation, Slava fit les yeux ronds et hocha lentement la tête, comme s'il s'excusait de son acte sans avoir vraiment comprit de quoi il en retourner. Il supposa que la demoiselle ne voulait pas qu'elle touche à ses affaires, cependant il était vraiment curieux de savoir tout ce qu'elle possédait, sa demeure était si grande après tout... Il se remit sur ses pattes arrière et attendit qu'elle lui donne l'ordre de se mettre à table, le ventre gargouillant de plus belle. Pourquoi devait-il attendre autant ?

Heureusement une caresse et la douce voix de sa maîtresse le convia à table. Sans attendre une seconde de plus et les yeux pétillants, l'homme chat s'assit sur sa chaise et examina méticuleusement le mets à la manière d'un enfant. C'était la première fois qu'il voyait un mélange qui associait les deux meilleurs ingrédients existant sur tout la planète et avouons qu'il était curieux de savoir quelle saveur allait l'habiter. Il ,n'hésita pas un seule et ils se saisit d'une miette de thon en ses phalanges et le plongea dans la mer de vanille avant de gouter à l'étrange mixture. Il pouvait paraître étrange que notre jeune ami n'utilisa pas les couverts, mais de toutes son existence, il ne s'était servi que lorsqu'il était avec sa nourrice il y avait des années de cela, si bien qu'il avait oublié comment s'en servir. Mais le voir se servir des ses phalanges comme cuillère avait un côté divertissant, comme un petit enfant qui ne connaissait pas encore les codes du repas. Puis, trouvant que sa méthode était beaucoup trop complexe pour son unique neurone, il finit par laper la garniture, chantonnant de joie. Bien sûr sil s'en mis partout à tel point qu'il finit par avoir le visage jaune, mais il était heureux et rien ne pouvait limiter sa joie. Tout ça grâce à Eriko.

Il s'arrêta de se restaurer et fixa la demoiselle avec ses yeux flamboyants. Elle était vraiment, gentille de lui donner un telle repas, il ne pourrait jamais la remercier convenablement de tout ce qu'elle avait fait pour lui. Elle lui avait donné un toit et un repas délicieux, mais lui il ne pouvait que lui sourire. Il commença à pleurer tellement son admiration était grande. Elle était vraiment une bonne personne, sincèrement. Il ferma les yeux et son sourire s'étira. Bien qu'il soit couvert de glace, son visage s'illuminait tel un soleil.

«  Merci Riri, je ne pouvais pas rêver mieux comme repas, vraiment... »

Alors il se releva et lécha la joue de la jeune adulte en signe d'affection, comme l'aurait fait un chaton. Il était à quelques centimètres de son visage, mais Slava n'avait pas envie de rebrousser chemin. Il s'amusait à changer le reflet dans ces pupilles émeraudes et avouons que cette activité pouvait l'occuper pendant des jours entiers. Soudain, il se rendit compte que son amie n'avait pas du tout mangé, alors il ramena le reste de son plat et le tendit à sa maitresse d'un sourire candide.

«  Tu dois aussi avoir faim, donc je te donne le reste. Bon la glace est un peu fondu mais elle reste délicieuse et puis le thon lui donne un arôme unique ! »

Le sourire aux lèvres, il ne se rendait pas compte de sa bêtise. Il était évident qu'elle se ferait un plat digne de ce nom après lui, mais dans le cerveau de ce grand candide, il croyait qu'il devait partager son repas avec elle, comme c'était le cas dans le cirque. Alors il attendit patiemment que la demoiselle agissent, comme toujours. Si elle savait ce qui l'attendait avec ce spécimen...

Peut-être qu'un instant, Slava se crut de retour dans le passé, à cette belle époque ou sa nourrice s'occupait de lui. Car Eriko était aussi gentille qu'elle et que leur sourire était vraiment similaire. Alors on ne pouvait pas lui en vouloir d'avoir l'impression de la connaître depuis toujours, d'où cette étrange familiarité avec elle, même si le neko était naturellement affectueux avec les inconnus. Toutefois, il avait une légère nuance que l'on pouvait voir dans les yeux brûlants si l'on suffisamment prêtait attention. Cette flamme qu'on tout leur enfant envers leur mère, cette amour qui nait du sentiment fort de la filialisé. Et pourtant, Slava n'avait aucun de lien de sang avec la demoiselle. Mais son cœur trop naïf voyait en elle cette figure qu'il n'avait pas pu vraiment connaître. Des parents absences mais des protecteurs spirituels , voilà ceux qui l'avaient élevé. Alors quoi qu'elle auraient pu lui dire, il ne pourrait jamais lui en vouloir, même si elle le baffait ou le blesser, il continuerait à lui sourire, éternellement.

C'était pour cela que son sourire ne flétrit pas malgré son refus de partager l'assiette. Bon, il ne pouvait pas cacher qu'il était légèrement déçu, ses oreilles pourpres s'étant baissé instinctivement, mais il pouvait concevoir qu'elle n'ait pas faim. Après tout les humains aimaient ce qu'il appelait ''manger à heure fixe''. Slava ne comprenait pas du tout ce concept, mais il supposa que c'était pour cette raison qu'elle ne voulait pas de son présent. Sans aucune raison visible, il décida de faire un câlin, bien qu'Eriko disparaissait entre ses bras. Perplexe il recula et pencha la tête, se demandant pourquoi elle était si petite. De son mètre soixante-dix, il était vrai que sa tutrice ressemblait à une petite fille. Il s'accroupit pour essayer de comprendre le phénomène, réalisant que maintenant elle était une géante. Un rire simplet sortit de ses lèvres, amusée par le pouvoir du changement de point de vue.

«  C'est comme si tu grandissais quand je fais la grenouille, je me demande, tu mets aussi ces sortes de chaussures surélevés comme les petits humains ? Un fois à mon cirque, on m'en a fait porter avec une robe, pour le spectacle de princess Neko. Je devais faire mon numéro de contorsionniste avec, c'était difficile mais amusant... Attends je vais te montrer ! »

Alors il se laissa tomber en arrière et se réceptionna sur ses mains, chantonnant la musique qui accompagnait son spectacle autrefois. Ces souvenirs festifs lui revenaient à chaque fois qu'il refaisait ses pirouette. Slava était un garçon énergique fait pour ces danses spectaculaire. Car oui, ces acrobaties ressemblait plus à une danse de joie, comme pouvait prédire le caractère optimiste du neko. Ces mouvements battaient en rythme de la chansonnette. Il passait d'une main à l'autre, sautait, faisait la roue tout en servant des meubles qui l'entourait. Car où qu'il soit, Slava était heureux de pouvoir se mouvoir dans l'air. Il se rappelait d'une de ces camarades de cellules qui ne pouvaient pas bouger à cause de tout les bleus qu'elles avaient sur le corps. Il n'avait jamais su comment elle s'était fait mal, mais elle semblait triste. Alors, il avait continuait ses prestations pour elle, dans la minuscule cage de laquelle Eriko l'avait fait sortir, c'était d'ailleurs pour cela qu'il n'avait pas perdu la main. Mais elle était parti il y avait une semaine dans une nouvelle famille. Même s'il était très content pour elle, il s'était sentit un peu seul. Un tout petit peu...

Hélas cette pensée lui fit perdre la notion des longueur et sa tête heurta le plafond lors de son dernier saut. Il s'écoula au sol et couina de douleur, essayant de retrouver la raison de cet échec. Mais il garda le sourire, même si sa tête lui faisait du mal. Il ne devait pas inquiéter sa maîtresse, surtout si sa bosse grandissait à vue d’œil. Alors il se tourna vers elle, il déclara avec toute la naïveté dont il était doté :

«  C'était beau non ? Bon la fin était un peu loupé mais tu as vu à quoi ressemblait un spectacle dans le plus beau cirque au monde ! »

Il garda sa bonne humeur, pensant que sa tentative de changement de sujet allait marcher, même si l'hématome se faisait de plus en plus rougissant. Cela le piquait un peu, mais rien d'assez terrible pour lui fait perdre ses traits lumineux. Car un idiot ne faisait pas attention à lui, mais plutôt à être en accord avec ses sentiments, simplement...

Attendant son soin dans la cuisine, Slava se demanda comment elle pourrait bien le soigner. Etait-elle une gentille fée comme dans les histoire qui par sa magie peut soigner tout les maux. Sa seule neurone approuva cette hypothèse comme une hypothèse sérieuse. Après tout cela expliquait cette gentillesse si tendre dont elle était dotée ! Il l'imaginait très bien avec un chapeau pointue et les ailettes dans le dos, même s'il était vrai que les humains n'avait pas ce genre d'artifice. Il avait encore un peu mal, mais il la suivit avec joie, curieux de savoir où sa maîtresse l’emmenait ...

Mais à peine il eut le temps de reconnaître ce qu'on appelait une salle de bain, qu'Eriko sortit un tube qui ressemblait à ceux que les hommes utilisaient pour se mettre sur les dents. Mais la demoiselle appliqua la texture sur sa bosse, ce qui lui laissa échapper un jappement de douleur. Il était vraiment impressionnant qu'un mur soit aussi dur au point qu'au moins contact il souffre autant, pourtant il continua de sourire à la jeune femme qui le soignait. Alors qu'elle s'enlevait la crème pâteuse de ses longs doigt, le grand neko pétillait que de gratitude. S'il n'y avait pas cette nouvelle pièce qu'il l’obsédait, il se serait probablement jeter sur elle pour la remercier d'un câlin. D'un bleu ciel exquis, le carrelage miroitait d'un éclat doux comme les autres lampes de la maison. Mais ce qui l'intéressa d'avantage, c'était ce grand bac d'un blanc neige qui trônait dans la salle des merveilles. A quoi cela pouvait-il bien servir ? Slava n'avait jamais vu de baignoire de toutes sa vie, il s'était toujours lavé à l'aide d'un seau d'eau quand il était au cirque et à l'animalerie, même quand il était petit, il n'avait que connu la « cascade divine » qui se nommait plus communément la douche. Alors devant ce trésor de technologie l'adolescent resta perplexe et admiratif. Il était certain que cela devait être quelque chose de super important et amusant, peut-être une sorte de bateau, même si la cuve semblait être incrustée dans le mur …

Ce fut au moment où il songea de poser la question qu'Eriko lui proposa d'aller jouer. Ses yeux miels étincelèrent de joie, comme les enfants devant un marchand de glace. Elle voulait jouer avec lui, c'était fantastique. Il le saisit de ses mains et les secoua énergiquement, et répondit en explosant de joie.

«  Je veux, je veux ! On pourrait faire un chat, ou encore un deux trois soleil ! Pourquoi pas un cache-cache ? Oh et puis aussi les jeux de devinette quand on pense à quelqu'un et que l'autre doit deviner ! Il y a tellement de trucs marrants à faire quand on est deux, cela me manquait un peu … A moins qu'on joue au bateau pirate avec ça ! »

D'un sourire bêta, il lui montra la baignoire. Le monde de Slava était simple, il suffisait de suivre son instinct qui le guidait depuis toujours. Ses lèvres s'étirèrent encore plus et un rire léger retentit dans la demeure. Ce son était aussi pur que le cristal, un véritable joyeux de bonheur. Pourtant sa vie avait été horrible, mais jamais il ne s'en rendrait compte, car il déformait toujours son malheur pour que son univers soit un conte de fée. Mais au fond, peut-être qu'il était un tout petit peu conscient de sa situation d'esclave. Même s'il sait à peine lire et écrire, on lui avait toujours dit que les hybrides étaient des servants. Cette vérité, il ne la remettait pas en question, il ne connaissait pas d'autre état que celui-ci. Mais un unique souvenir sans réponse était les pleurs de sa nourrice quand il était parti recherché le pot d'or. Il n'avait pas compris ce sentiment que la dame devait ressentir. Le monde n'était qu'un rêve fabuleux, alors pourquoi ses larmes ? Cette inconnue était ce qui rendait ses sourires si lumineux, par cette incompréhension qui s'inviter de temps à autre. Car un instant, l'image de la nourrisse s'était transposé sur sa maîtrise. Son visage devient un peu plus triste , se rappelant qu'elle aussi lui proposait de jouer. Est-ce qu'elle allait bien maintenant ? Il ne savait pas, mais elle avait été comme une mère pour ce garçon naïf. Au fond, peut-être que quand il était dans sa cage, il avait espéré la revoir parmi les clients pour lui raconter toutes ses aventures. Mais bon, en échange il avait eu une gentille maitresse , ce qui était déjà grandiose. Il était heureux même avec ce petit égoïsme d'enfant. Un instant, il se demanda comment aller se passer sa vie ici. C'était vrai qui n'avait jamais été un véritable neko de compagnie, donc il se demandait bien ce lui réservait ce nouveau statue. Aurait-il à se comporter d'une manière particulière, il ne savait pas trop. Il regarda les mains d'Eriko, murmurant pour lui même :

«  Si petites et soignées, on dirait celles d'une reine... »

C'était ça la réponse, puisqu'il était le neko d'une reine tout irait bien ! Mais tu ignorais que c'était toi le petit prince Slava ...